Le responsable de la gestion du Centre national de prévention routière, Ahmed Naït El Hocine, a affirmé, hier, au forum de la Radio algérienne que le nouveau code de la route a introduit le système de permis à points au lieu du retrait immédiat du permis de conduire. Ce permis comporte 24 points qui seront retirés selon la gravité de l'infraction. Les contraventions sont classifiées du 1er au 4e degré. Un point sera déduit lorsque le conducteur commet une faute légère de 1er degré, deux points quand il est, par exemple, responsable du blocage de la circulation routière, quatre points pour celui qui ne met pas la ceinture de sécurité et six points pour les fautes graves telles que les dépassements dangereux, le non-respect de la signalisation... Une fois la totalité des points épuisée, on procède au retrait du permis avec possibilité, pour le conducteur, de refaire la formation ou un stage de sensibilisation et donc de restituer certains points. Rabah Zouaoui, représentant de la Gendarmerie nationale, fera savoir que le permis à points permet de mesurer la responsabilité du conducteur et le respect du code de la route, tout en soulignant la portée pédagogique de cet outil. Ce responsable a indiqué, par ailleurs, que pour éviter les accidents de la route durant le mois sacré, le f'tour sera assuré au niveau de l'autoroute comme d'habitude. Ahmed Naït El Hocine a annoncé que, dans le cadre de la révision de la loi 01-14 relative à la sécurité routière et sur proposition du ministère de l'Intérieur, une commission consultative a été créée au niveau du Premier ministère. Elle est chapeautée par le Premier ministre et chargée de l'élaboration de la stratégie de sécurité routière, de son application et de son suivi sur le terrain. Elle est composée de plusieurs départements ministériels. Cette délégation nationale de sécurité routière se chargera des missions assignées au Centre national de prévention routière et celles du Centre national du permis de conduire. Au niveau local, ce sont les walis qui sont chargés de cette mission. Mohamed Lazouni, président de l'association Tarik Essalama, prône plutôt l'éducation et la sensibilisation permanente pour une prise de conscience qui dure dans le temps. Il faut, selon lui, éliminer le mot campagne car la sécurité routière est permanente et non ponctuelle. Il regrette l'absence de décret exécutif de la loi 87-09 relative à l'enseignement de la sécurité routière dans les écoles. Le docteur Amrani Khelil, spécialiste du sommeil, a, quant à lui, plaidé pour la délivrance de ce document sur avis médical et la consultation périodique des détenteurs du permis de conduire. « L'état physique et psychique peut changer », dit-il. Le manque de sommeil pendant la conduite équivaut, selon lui, à un gramme d'alcool dans le sang. Aussi, la somnolence au volant réduit la vigilance du conducteur. campagne de sensibilisation durant le Ramadhan Le chantier prioritaire de la délégation nationale de sécurité routière est la mise en place d'un service d'information et la création d'un fonds pour le financement des campagnes de sensibilisation, a-t-on fait savoir. Le colonel Mouloud Guemat, représentant la Gendarmerie nationale, a affirmé qu'en prévision du ramadhan, des dispositions ont été prises pour le renforcement des unités et la réduction ainsi du nombre d'accidents de la route, sachant que la majorité de ces accidents ont lieu généralement quelques minutes avant le f'tour et avant le s'hor. Ce sont les moments qui enregistrent le plus d'accidents, d'après les statistiques. Même si le nombre d'accidents chez les conducteurs de transport public et de marchandises est moindre, le nombre de victimes est plus élevé. Il a précisé que 42% des accidents sont dus à l'excès de vitesse, d'où le recours à l'utilisation intensive des moyens sophistiqués durant ce mois sacré pour limiter les dégâts, dont les radars et autres moyens.