Les signaux sont au rouge. Le groupe Sonelgaz a réalisé un résultat net consolidé déficitaire estimé à hauteur de 34,8 milliards de dinars, lors de l'exercice 2015. Un bilan qui interpelle les pouvoirs publics en vue de trouver la solution idoine pour permettre au groupe de rééquilibrer sa situation financière. Selon le président-directeur général de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, les choix sont limités à trois options : revoir à la hausse la tarification de l'électricité et du gaz, augmenter le capital du groupe ou accorder des garanties pour le recours aux crédits pour pouvoir financer les projets déjà tracés dans le plan d'action. « Oui, il y aura une augmentation des tarifs dans la mesure où l'Etat n'est pas en mesure de subventionner l'électricité et le gaz », a-t-il affirmé ajoutant « les prix de vente appliqués par la Société de production d'électricité sont en deçà du prix normatif, dans la mesure où ils n'intègrent pas le rendement du capital auquel les sociétés du groupe ont droit ». Idem pour la tarification de la distribution. Intervenu lors de la rencontre organisée, hier à Alger, portant le bilan d'activité des sociétés du groupe pour l'exercice de 2015, le PDG a fait observer que Sonelgaz devrait relever ses revenus de 100 milliards de dinars, soit de 54%, et ce, pour arriver à un équilibre financier sans réalisation de bénéfices. Il a fait remarquer que l'augmentation du capital est à écarter, d'autant que l'Etat a déjà procédé à une telle opération lors du rachat du découvert bancaire en 2010. Pour ce qui est du recours aux financements extérieurs et multilatéraux, l'option est inéluctable, a-t-il souligné. Il est revenu à la charge pour dire qu'« il faudrait trouver des solutions pérennes », précisant que « les contraintes financières sont restées importantes en 2015. Le groupe a démarré cette année avec une situation financière fusionnée déséquilibrée, enregistrant un déficit de trésorerie global de 66,9 milliards de dinars. D'où la décision de recourir à un crédit d'investissement auprès de la BNA pour faire face aux besoins du groupe en 2015 », a-t-il dit. En dépit de cette situation financière peu reluisante, Sonelgaz a enrefgistré une augmentation de son chiffre d'affaires passant de 204 milliards de dinars en 2012 à 328 en 2015. « Ceci témoigne des performances physiques appréciables des sociétés de distribution, malgré des carences en matière de recouvrement de créances et des taux de pertes ». Concernant les créances, celles-ci se situent à hauteur de 39 milliards de dinars, dont 55% sont exigibles aux particuliers (privés) et 44% aux administrations et collectivités locales. Le PDG a, sous réserve de confidentialité, éludé la question sur le complexe d'El Hadjar, menacé de fermeture pour sa facture impayée d'électricité. Pour ce qui est des pertes engendrées, notamment par le vol de câbles, le taux s'élève à 16%, a souligné le DG de la distribution, Mourad Adjel, avançant que l'objectif est d'arriver à réduire ce taux à 10%, représentant le standard international. Il a fait savoir, à titre indicatif, que 1% de pertes engendre une incidence financière de deux milliards de dinars. 10.751 affaires contentieuses Par ailleurs, il a fait savoir que durant 2015, quelque 10.751 affaires contentieuses ont été traitées pour vol de câbles, rétrocession, escroquerie et émission de chèques sans provision.