Il propose une stratégie en six points pour sortir la Libye de sa crise politique et sécuritaire. En présentant son rapport sur la Manul au Conseil de sécurité, Kobler a précisé que cette stratégie doit inclure, entre autres, la création d'une architecture sécuritaire intérimaire inclusive face à Daech et l'approbation du gouvernement d'entente nationale par la Chambre libyenne des représentants. « En ce moment critique de la transition, les faits doivent être reconnus pour ce qu'ils sont : aujourd'hui, la Libye n'a toujours pas de gouvernement approuvé officiellement », a relevé Kobler. Selon le diplomate onusien, la mise en œuvre de l'accord a été retardée car certaines parties n'ayant pas honoré leurs engagements. Il exige de la Chambre des représentants l'approbation du gouvernement d'entente nationale. « L'Accord politique libyen doit demeurer le seul cadre légitime de la transition, jusqu'à l'adoption d'une nouvelle constitution », a-t-il précisé. « Après deux tentatives infructueuses en février et en avril, il est grand temps que le président de la Chambre assume ses responsabilités et convoque une session parlementaire, dans un climat débarrassé des menaces et des intimidations, pour voter sur le gouvernement d'entente nationale proposé », a-t-il souligné. Le diplomate onusien a exhorté le Conseil de la présidence à agir rapidement pour répondre aux besoins des Libyens, estimant que les Nations unies sont prêtes à lui apporter leur concours. « En sa qualité de commandant suprême de l'Armée libyenne unie, le Conseil de la présidence doit être le seul récipiendaire légitime de l'aide internationale dans le domaine de la sécurité », a t-il jugé, insistant sur la nécessité d'élaborer une architecture sécuritaire intérimaire inclusive, pour éviter les hostilités entre les différents acteurs libyens impliqués dans la lutte contre Daech. Mettant en exergue les progrès considérables de la lutte contre Daech ces dernières semaines, il a souligné la possibilité d'une nouvelle escalade militaire suscitant inquiétude de la communauté internationale. Il a jugé « cruciale » la décision du Conseil de la présidence d'établir un centre d'opérations conjoint contre Daech, estimant « essentiel » que la Manul rétablisse sa présence en Libye afin de répondre aux besoins les plus pressants des Libyens. Un avis partagé par le représentant de la Libye, Ibrahim Dabbashi, qui a espéré que la Mission reviendra le plus tôt possible à Tripoli pour faire progresser la mise en œuvre de l'accord et l'installation des institutions de l'Etat.