Photo : Slimene S.A. Les trois leaders des partis composant l'Alliance présidentielle se retrouvent cet après-midi au siège du FLN pour une rencontre au sommet. La dernière du genre remonte au 18 décembre 2010 quand la direction tournante fut transmise par Ouyahia à Belkhadem. Le contexte de la réunion d'aujourd'hui est totalement différent. La dernière fois, l'Alliance s'était contentée de réitérer son soutien au programme du président de la République et l'engagement de le concrétiser sur le terrain à travers notamment un appel en direction des ses élus. Elle s'était engagée auparavant à tenir une rencontre sur la mémoire nationale le 19 mars 2011. Le choix de la date coïncidant avec la signature au terme des négociations d'Evian qui ont mis fin à la guerre en Algérie n'était pas fortuit. A travers elle, le but était de contrecarrer les menées visant à blanchir le colonialisme de ses crimes en Algérie et ailleurs et d'entretenir, pour reprendre les mots de M. Belkhadem, «les valeurs nationales». Pour le FLN, cette conférence tentera de préparer d'abord le cinquantenaire de l'indépendance prévu en juillet 2012. La situation a depuis évolué. Elle est marquée ces dernières semaines par une tension au niveau interne et régional qui fait de ces retrouvailles un moment attendu de la vie politique. On ne manquera pas surtout de tendre l'oreille à ce que dira le Premier ministre, par ailleurs secrétaire général du RND. Contrairement à M. Belkhadem qui s'est exprimé à maintes reprises sur les récents événements, M. Ouyahia est resté très discret refusant de s'exprimer devant les journalistes lors de la clôture de la session de printemps des deux Chambres du Parlement. Il avait laissé le soin à beaucoup de cadres du RND notamment Miloud Chorfi et Seddik Chihab. Que dira le président du RND ? Le sujet principal est, certes, en retrait des événements qui alimentent les proeccupations actuelles. Il s'agit surtout de préparer la conférence nationale sur la mémoire. Les trois partis n'ont cessé de dénoncer la loi française de février 2003. Paradoxalement à l'Assemblée populaire nationale, les députés du FLN qui avaient déposé l'an dernier un projet de loi visant à criminaliser le colonialisme n'ont pas été soutenus par leurs pairs du RND. Les trois leaders pourront-ils faire l'impasse sur l'actualité ?