Photo : Horizons. L'EPTP Constantine (Entreprise publique des Travaux Publics) est paralysée depuis maintenant une semaine, ce qui ressemble à un débrayage, ne l'est pas officiellement car à défaut d'obtenir une autorisation de faire grève, la majorité des travailleurs mène des journées de contestation pour faire valoir leurs droits. C'est en effet, le noyau dur de cette entreprise étatique à caractère économique qui est en colère, 70 chauffeurs et enginistes, qui ont déclenché un mouvement de protestation mercredi passé et malgré un engagement de la part de l'administration qui n'a pas fermé les portes des négociations, rien ne semble pourtant arrêter ces contestataires qui campent sur leur position et envisagent même de durcir le mouvement dans le cas où les choses restent au point mort et que l'administration ne donne pas suite à leur requête. Quatre points en tout dans leur plate forme de revendication, à savoir : le versement des primes de rendement pour l'année 2010 outre celles d'un seul semestre en 2009 et en 2008 ; la réélection d'un nouveau bureau pour le syndicat de l'entreprise (affilié à l'UGTA); la régularisation des salaires avec effet rétroactif depuis 2009 ; et enfin le bénéfice d'une nomination d'emploi ou d'un CDI. Côté direction, si à la suite des discussions on a étudié toutes les possibilités et accepté de faire des concessions –même si l'EPTP est pratiquement dans une impasse à cause d'une situation financière et économique plus que difficile- telle que la régularisation des salaires avec effet rétroactif depuis 2009 (quoique cette disposition n'a pas touché l'ensemble des salariés, les primes de panier et des heures supplémentaires ne sont pas concernés) et également le dossier des nominations qui, nous dit-on, est entre les mains de la section centrale de l'UGTA à Alger, l'administration a toutefois rejeté le reste des revendications. «C'est surtout à cause de la situation financière étouffante que la direction a refusé d'accorder la prime de rendement aux travailleurs. Personnellement, je recevrais environ 150 000 dinars si la prime me sera octroyée pour l'année 2010, imaginez alors que la même prime sera perçue par des centaines de travailleurs, l'EPTP fermera à coup sûr ses portes. Ceci étant dit, je crois que ce qui a irrité les chauffeurs, ce sont les bénéfices qui ont été octroyés aux cadres et aucun centime aux autres travailleurs», nous explique un employé de l'administration. Ce dernier nous a précisé que lui et ses collègues (direction) n'ont certes pas adhéré au mouvement mais soutiennent l'action de leurs collègues. D'autre part, devant le pourrissement de la situation, le PDG a tenté vainement de convaincre les travailleurs de regagner leurs postes tout en promettant de revoir leurs revendications, notamment en ce qui concerne l'installation du bureau syndical. Cette demande a été rejetée par les travailleurs, le mouvement continue donc et pendant ce temps, l'EPTP, avec ses quatre pôles (Constantine, Oum El Bouaghi, Souk Ahras et Mila), qui a décroché un seul contrat cette année dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, risque de s'enfoncer encore dans le rouge.