Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a déclaré, jeudi dernier à La Havane, qu'il maintiendrait sa ligne politique « quelles que soient les menaces » de l'Organisation des Etats américains (OEA). « Une nouvelle Amérique est née et ils ne pourront pas revenir sur cela, quelles que soient les menaces qu'ils feront à l'OEA », a-t-il déclaré à la télévision gouvernementale vénézuélienne. Le président vénézuélien avait assisté dans la journée à la signature dans la capitale cubaine de l'accord de cessez-le-feu définitif entre le gouvernement colombien et la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). « Avec l'OEA ou sans l'OEA, le Venezuela continue », a affirmé Maduro, accusant l'organisation panaméricaine de mener « une politique immorale » caractérisée par « l'ingérence et l'interventionnisme ». Il a estimé que le référendum révocatoire réclamé par l'opposition était « une option, pas une obligation ». « S'il a lieu, nous irons et nous gagnerons, et s'il n'a pas lieu, la vie politique du pays continuera », a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, qui a présidé le même jour à Washington une réunion sur le Venezuela, a présenté devant le Conseil permanent de l'organisation un rapport dans lequel il déclare que le Venezuela connaît « une grave altération de l'ordre constitutionnel ». Il a appelé les 34 membres à soutenir les efforts de l'opposition vénézuélienne pour organiser un référendum sur la révocation du président Maduro. Mais au terme des discussions aucune décision n'a été prise. Cet ancien ministre uruguayen des Affaires étrangères a également enjoint le Conseil d'exprimer son soutien aux opposants politiques emprisonnés au Venezuela et « à soutenir la volonté du peuple vénézuélien quand il réclame un référendum révocatoire ». Il avait réclamé cette réunion extraordinaire au nom de la Charte démocratique de l'OEA. Ce texte autorise l'organisation à intervenir diplomatiquement contre l'un de ses Etats membres s'il est considéré qu'il fait face à une crise constitutionnelle menaçant la démocratie. La ministre vénézuélienne des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, a quitté la salle lorsqu'il a pris la parole. Elle a accusé le président de l'OEA de « vouloir juger un Etat membre ». « On est en train de monter un coup d'Etat dans cette organisation », a-t-elle dit soulignant que les pays membres de l'Organisation ont évolué et que la croissance passe par le respect des règles et des institutions de cet organisme régional et à cause de cela, les actions du secrétaire général violent les principes de cette institution.