Des heurts ont opposé, hier, policiers israéliens et fidèles de la Mosquée d'al-Aqsa à al-Qods occupée après l'entrée sous haute protection policière d'un groupe de juifs dans ce troisième lieu saint de l'Islam. Ils ont débuté tôt le matin, lorsqu'à 7h la police israélienne, qui contrôle toutes les entrées du lieu saint, a ouvert la porte des Maghrébins, la seule par laquelle peuvent entrer les visiteurs non musulmans. Cette porte est habituellement ouverte tous les matins aux touristes ainsi qu'à des groupes de juifs, qui, pour certains, tentent de prier sur le parvis de la Mosquée, un droit réservé aux seuls musulmans. Mais, a expliqué un porte-parole du Waqf, la fondation jordanienne qui a la garde du lieu saint, « cette porte reste habituellement fermée durant les dix derniers jours du Ramadhan », et ceux durant lesquels le plus grand nombre de fidèles musulmans se pressent pour prier. Cette instance a indiqué avoir protesté contre ce changement qui a été, pour elle, une surprise. L'entrée du groupe juif a eté le détonateur des troubles qui ont conduit à l'arrestation de quatre fidèles « pour trouble à l'ordre public ». Trois sont originaires d'Afrique du Sud et le quatrième est un Palestinien du nord de la Cisjordanie occupée, selon le Waqf. La fondation jordanienne accuse la police d'occupation, qui s'est déployée en masse sur l'esplanade, d'avoir « attisé la situation en tirant des grenades assourdissantes, des balles en caoutchouc et en frappant les fidèles violemment ». Le Croissant-Rouge palestinien a, pour sa part, indiqué avoir évacué sept blessés vers l'hôpital Makassed de la ville où ils ont été soignés pour des blessures par balles en caoutchouc, des coups reçus et certains pour intoxications au gaz lacrymogène. Les violences autour du parvis de la Mosquée d'al Aqsa ne datent pas d'aujourd'hui. Elles remontent à l'époque de la colonisation britannique et se sont accentuées après l'occupation israélienne. Mais depuis mi-septembre dernier, ces violences ont pris une autre dimension après qu'un groupe d'extrême droite israélienne ait tenté de prier sur l'esplanade. Les affrontements se sont poursuivis pendant des mois autour de la Mosquée et ont regagné la Cisjordanie, Ghaza et même les territoires occupés en 1948. Cette révolte dénommée Intifada d'al Aqsa, ou bien celle des couteaux, a été étouffée par des mesures répressives. Les auteurs, souvent mineurs, sont tués sur place et leurs maisons sont démolies.