Saïd Kessasra a été installé, hier, au poste de PDG de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), en remplacement de Mohamed Loukal, désigné gouverneur de la Banque d'Algérie. Lors de la cérémonie d'installation, le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a relevé que Kessasra a une bonne connaissance de cette banque publique puisqu'il y exerce depuis une trentaine d'années. Il a également salué le travail effectué par l'ex-PDG de la BEA, Loukal, pour les différents programmes de modernisation de cette banque. Kessasra est titulaire d'un magistère en droit (promotion 1985) et d'un diplôme de post-graduation spécialisé en management des banques obtenu auprès de l'Institut supérieur de gestion et de planification en 1993. Avant d'être nommé à la tête de la BEA, il était son directeur général adjoint chargé du commercial depuis 2011. Le ministre a estimé que la BEA connaissait beaucoup de défis actuellement dont celui de diversification de son portefeuille au profit du financement des PME dans une conjoncture de baisse des cours de pétrole. Selon lui, la modernisation en cours de la BEA, en la dotant d'un système financier intégré et performant, associé à un système de paiement moderne va, à son tour, permettre cette banque d'améliorer la qualité de ses services et de lui garantir une meilleure gestion des coûts. « Il ne faut pas attendre l'étude de la BAD (Banque africaine de développement) pour mettre en place ce système d'information intégré, l'étude ne devrait être qu'un appui supplémentaire pour une nouvelle solution informatique de la banque », a-t-il recommandé. Le renforcement de l'inclusion financière représente l'autre défi à relever par le nouveau PDG de la BEA, selon le ministre. Par ailleurs, Baba Ammi a appelé l'ensemble des banques à encourager la bancarisation des fonds circulant hors circuit bancaire en acceptant notamment le versement de l'argent liquide. « Il faut que les guichetiers (des banques) acceptent ces liquidités. Et s'ils doutent de l'origine de ces fonds, ils peuvent faire des déclarations de soupçon. Mais il n'appartient pas aux guichets de refuser ces dépôts », a-t-il insisté. « Il faut que les guichetiers changent de comportement car à chaque fois qu'on dépose une grande somme dans une banque et qu'on paie les 7% dans le cadre de la mise en conformité fiscale volontaire, on est libéré vis-à-vis du fisc », a souligné le premier argentier du pays. Il a, par ailleurs, avancé que son département ministériel était en discussions avec la Banque d'Algérie pour lancer le refinancement des banques à long terme, c'est-à-dire des échéances allant de 5 à 20 ans. A son tour, Kessasra s'est engagé à ne ménager aucun effort pour atteindre les objectifs fixés notamment en ce qui concerne la diversification du portefeuille de la banque et sa modernisation.