« Pas de notification, pas de négociation », a-t-il déclaré devant le Parlement européen, réuni en session extraordinaire à Bruxelles à la suite du vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE. « Je veux que le Royaume-Uni clarifie sa position rapidement », a-t-il ajouté, refusant que l'UE s'installe dans « une incertitude prolongée ». Le premier responsable de l'exécutif de l'Union a écarté toute éventualité de laisser le gouvernement britannique fixer le calendrier de sortie de l'UE. « C'est à nous d'arrêter l'ordre du jour, pas ceux qui veulent quitter l'UE », a-t-il averti. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a assuré que l'Union européenne est « assez forte » pour survivre au Brexit. Elle a également prévenu le Royaume-Uni qu'il ne pourra pas choisir « à la carte » de garder ses privilèges au sein de l'UE. « L'UE est assez forte pour surmonter le départ de la Grande-Bretagne, elle est assez forte pour continuer à aller de l'avant même à 27 membres », a-t-elle jugé devant les députés allemands avant l'ouverture du sommet européen crucial à Bruxelles où les dirigeants se réuniront, deux jours durant, pour la première fois sans le Royaume-Uni. « Toute proposition (des Etats membres) qui permettra une sortie de crise de l'UE en maintenant les 27 est la bienvenue », a-t-elle dit ajoutant qu'« aujourd'hui et demain nous avons l'occasion d'avoir cette discussion (sur la réforme de l'UE) avec les autres chefs d'Etat et de gouvernement ». « Le but est d'arriver à un résultat commun au plus tard pour le 60e anniversaire du traité de Rome en mars de l'année prochaine », a-t-elle dit, en référence au traité fondateur du projet européen. Lundi dernier, Mme Merkel, le président français François Hollande et le président du Conseil italien Matteo Renzi ont annoncé vouloir proposer une « nouvelle impulsion » du projet européen notamment dans les domaines de « la défense, la croissance, l'emploi et la compétitivité ». Elle a clairement signifié aux Britanniques qu'ils ne pouvaient espérer des privilèges de l'UE sans avoir d'obligations. « On s'assurera que les négociations (sur la relation future entre l'UE et Londres) ne se déroulent pas selon le principe du « choix à la carte ». « Cela doit faire une différence d'être membre ou non de la famille qu'est l'Union européenne », a martelé la dirigeante allemande. « Celui qui sort de la famille ne peut pas s'attendre à ce que tous ses devoirs disparaissent et que ses privilèges soient maintenus », a-t-elle jugé. Elle a estimé que si la Grande-Bretagne veut garder un accès au marché unique, elle devra respecter ses principes notamment la libre-circulation des personnes, alors que les partisans du Brexit ont largement fait campagne sur le thème de l'immigration. « Un accès libre au marché unique est accordé à celui qui respecte ses quatre libertés fondamentales : (la libre-circulation) des personnes, des biens, des services et des capitaux », a-t-elle insisté. La chancelière allemande a exclu de démarrer les pourparlers tant que Londres n'aura pas formellement demandé à sortir de l'UE, une tâche que le Premier ministre David Cameron a décidé de laisser à son successeur qui doit être désigné d'ici au 2 septembre.