D'ailleurs, la majorité des véhicules vendus ce jour-là au marché d'El-Harrach l'ont été par ces revendeurs. Au cours de notre visite, nous avons remarqué des véhicules portières fermées et « abandonnés » par leurs propriétaires. « C'est déjà vendu », nous dit un revendeur de véhicules lorsque nous avons tenté de connaître le propriétaire d'une Nissan Qashqai année 2011. « Ce véhicule a été cédé à 180 millions de centimes et si vous voulez marchander avec son nouveau propriétaire, il va revenir dans un moment, c'est un revendeur, vous pouvez ajouter deux ou trois millions et il vous la cédera », nous conseille un jeune qui a mis en vente sa voiture Seat Ibiza année 2012 pour 136 unités. Un autre, qui possède la même marque de véhicule année 2014 avec 100.000 kilomètres au compteur, refuse de céder sa voiture à moins de 156 millions de centimes. A côté, une Renault Clio GT Line, année 2016, est à 240 unités. Son propriétaire demande plus car, selon lui, c'est une voiture neuve qui n'a roulé que 12.000 km qu'elle elle n'est pas disponible chez les concessionnaires. Un peu plus loin, des personnes s'agglutinent devant une Mercedes année 2010, 110.000 km au compteur et quelques retouches au pare-choc et à la portière. Son propriétaire soutient qu'on lui a offert 240 millions de centimes et qu'il n'est pas loin de la céder. « Je n'ai rien compris. Laquelle vous préférez, cette Mercedes ou la Clio Line qui est au même prix ? », demande un jeune à son compagnon. Il faut dire que le marché connaît une flambée des prix surtout pour les véhicules bas de gamme. A titre d'exemple, une Hyundai Atos année 2012 dépasse les 100 unités, pour une Clio Campus année 2008, son propriétaire demande plus de 86 millions. Alors qu'un propriétaire d'une Alto Suzuki année 2012 qui a roulé 92.000 km, demande plus de 86 millions de centimes. Plus loin, deux Kia Picanto année 2015. L'une est proposée à 156 unités et l'autre à 165 unités. Les propriétaires, dont un est un revendeur, demandent plus. Un propriétaire d'une Peugeot 308 année 2015 n'a pas été sollicité par les potentiels acheteurs. Il avoue qu'on lui a offert 271 millions de centimes. A ce prix, le propriétaire n'est pas près de céder sa voiture. Comme celui, d'ailleurs, du propriétaire de la Renault Symbol année 2016, fabriquée en Algérie, qui refuse de la céder à 156 millions de centimes. Ou encore le propriétaire d'une Sandero Stepway année 2016 qui refuse de la vendre au prix de 170 millions de centimes. A 10h30, sous un soleil de plomb, les véhicules commencent à quitter le marché. Il s'agit surtout de ceux qui ont été vendus. D'autres revendeurs attendent d'éventuels clients dans un marché de véhicules d'occasion dont les prix ont, pratiquement, connu une hausse de 40%. Tous les indices indiquent que les revendeurs ont du pain sur la planche pour dominer le marché de véhicules d'occasion en cette période où les concessionnaires automobiles sont déroutés par les exigences du nouveau cahier des charges. Et surtout par l'instauration des licences d'importation.