La moitié des élèves ayant échoué au baccalauréat ne sont pas autorisés à refaire l'année. C'est ce que nous a indiqué, hier, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed. Il regrette que la majorité des élèves soit menacés par la délinquance, puisque « le ministère de l'Education nationale ne compte en récupérer que 200.000 sur les 400.000 candidats qui ont échoué », s'est-il indigné. Il a ajouté qu'entre 500.000 et 600.000 élèves, tous paliers confondus, quittent chaque année le système scolaire. En plus de la décision du ministère de ne reprendre que la moitié des candidats recalés, notre interlocuteur a souligné que ces derniers ne veulent pas aller vers la formation professionnelle, et ce, « faute de motivation ». « Ce n'est pas avec une bourse de 300 DA par trimestre qu'on va inciter les élèves à aller à la formation professionnelle. En plus, les conditions de formation sont inexistants au niveau de certains centres de formation », a-t-il expliqué. Khaled Ahmed propose l'ouverture de classes spéciales pour permettre aux élèves des classes de terminale exclus de repasser l'examen normalement. Il suggère, également, de baisser la moyenne qui permet aux élèves de refaire l'année à 7,5/20. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, a estimé que le « drame » est l'absence d'orientation vers la formation professionnelle. Notre interlocuteur plaide pour l'instauration de l'enseignement technique et professionnel pour inciter davantage les élèves à aller vers ce type d'enseignement. La secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a mis l'accent sur la nécessité de reprendre les élèves qui ont fait preuve de discipline tout au long de l'année. Il dit qu'il n'y a pas que le bac dans la vie. Il y a aussi la formation professionnelle qui peut accueillir les élèves. Sauf qu'il estime que le nombre de places pédagogiques proposées, 300.000 chaque année, ne peut pas satisfaire la demande. C'est pourquoi, Amoura propose d'aller vers l'introduction de l'enseignement professionnel comme option supplémentaire qui permettra aux élèves d'envisager de poursuivre leurs études à l'université en dehors de l'enseignement classique. Abondant dans le même sens, le chargé de la communication du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), Messaoud Boudiba, a soutenu qu'il est temps de procéder à la réforme du cycle secondaire et l'introduction de l'enseignement professionnel.