Sans ambages, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s'en est pris aux organisations patronales qui ont décrié les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009 (LFC). «Alors que cette loi apporte des amendements importants et surtout des effets très positifs pour l'économie du pays, il y a certains patrons d'entreprise qui l'ont critiquée et ont même menacé d'appeler à des émeutes populaires pour son abrogation », a souligné la SG du PT lors de son intervention, hier, à l'issue de la réunion nationale des bureaux des commissions des élus du parti, tenue à Zéralda. Louisa Hanoune fera remarquer que la réaction du patronat est « incompréhensible et même étrange » dans la mesure où l'Etat « leur offre toutes les facilitations et même des salaires pour leurs employés ». En contrepartie, il (patronat) rejette le contenu de la LFC qui, pourtant, donne la préférence à la production nationale », soutient Mme Hanoune en précisant qu'il ne s'agit pas là de défendre l'Etat car son parti « est indépendant ». En tirant à boulets rouges sur les organisations patronales, Hanoune estime que « seule la mafia ne peut trouver son compte dans cette loi pour la simple raison que celle-ci ne sert pas les intérêts des minorités mais l'intérêt du pays ». Au sujet de la tripartite, la SG du parti qualifie les déclarations de certains patrons, s'agissant du relèvement du salaire national minimum garanti (SNMG), « d'aberration ». Le patronat, fait-elle observer, n'a pas à être saisi pour la révision du SNMG, c'est une question qui relève des prérogatives du gouvernement. Les représentants des travailleurs, à savoir le syndicat, négocieront quant à eux les augmentations des salaires, notera-t-elle. Du coup, cette dernière informera que son parti exigera du gouvernement un bilan concernant les subventions importantes octroyées aux entreprises du secteur privé et les résultats qui en découlent. La SG du PT veut également un bilan de la politique de privatisation, suggérant à l'Etat de décerner une médaille à M. Ali Aoun, ex-DG de Saïdal, et aux dirigeants d'Air Algérie car, dit-elle, « ils ont bien préservé leurs entreprises de la privatisation ». Dans la foulée, elle a exprimé sa satisfaction quant à la non-reconduction du contrat de partenariat entre l'entreprise française Suez et la SEEAL ainsi que le rejet catégorique de son parti du partenariat avec le groupe portuaire des Emirats. Evoquant, par ailleurs, le nouveau code de wilaya et de la commune, la SG du PT a mis l'accent sur la nécessité d'élargir le débat et d'impliquer les élus dans son élaboration. Selon elle, il est impératif de redynamiser les zones industrielles si on veut assurer un développement économique sur le plan local.