L'annonce de la levée de l'état d'urgence, décidée, hier, par le Conseil des ministres, a suscité des réactions mitigées auprès des partis politiques, certains y voyant un signal « fort » et d'autres estimant que d'autres défis « majeurs » seront à l'ordre du jour. Le parti du FLN a exprimé sa « grande satisfaction » de la mesure qui intervient au moment opportun et qui est en parfaite harmonie avec l'évolution de la société et la dynamique du peuple algérien qui aspire à davantage de progrès et de bien-être. « M. Si Affif, membre du bureau national du parti, estime que « le chef de l'Etat a tenu ses engagements et cette décision mettra un terme aux soupçons nourris par certains cercles politiques ». « Nous relevons avec fierté le souci de l'Etat d'œuvrer à consacrer la justice et la liberté tant pour ce qui est des mesures prises pour répondre aux besoins matériels du peuple que pour la levée de l'état d'urgence ». Miloud Chorfi, porte-parole du RND, s'est félicité de l'annonce de la levée de l'état d'urgence estimant que « la décision permettra un assouplissement du champ politique. Il s'agit d'un important pas pour le renforcement de la pratique démocratique au pays ». Le président du FNA, Moussa Touati, qui salue à son tour la décision, estime, toutefois, que « la décision de lever l'état d'urgence est courageuse mais tardive ». «Le peuple algérien ne veut plus continuer à vivre sous l'état d'urgence et les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre dans les meilleurs délais les directives émises dans ce sens. Maintenant, il faut penser à l'après-période de l'état d'urgence, nous serons appelés à de grands défis ». Pour sa part, le Sg d'El Islah, Ahmed Benabdeslam, considère que « la levée de l'état d'urgence ne suffit pas à elle seule le retour de la stabilité. Le plus important est de contrer dans l'avenir tout ce qui a été à l'origine de la crise qu'a vécue le pays depuis des décennies ». Pour lui, l'interdiction de marcher à Alger consacre le caractère ambigu de cette décision : il est nécessaire de définir clairement les dispositions et les justifications apportées à l'interdiction de manifestations à Alger sont loin de convaincre». «Nous avons besoin de décisions courageuses qui nous permettront d'éviter les cas de la Tunisie ou de l'Egypte. Nous aspirons à un changement pacifique qui répond aux attentes du peuple », soutient encore le Sg d'El Islah.