Revendiquant depuis quelques semaines la valorisation de leurs diplômes, les étudiants des grandes écoles et des universités (système classique) ont favorablement accueilli les décisions annoncées mercredi dernier, en conseil des ministre, par le président de la République, notamment l'abrogation du décret présidentiel du 13 décembre 2010. En effet, après un débrayage ayant paralysé, trois semaines durant, la totalité des sept instituts de l'USTHB (Bab Ezzouar), la majorité des 3000 grévistes de cette université ont décidé hier de geler leur mouvement de contestation jusqu'à nouvel ordre. Allusion faite à la classification effective des diplômes. Essentielle revendication des ingénieurs d'Etat de l'ancien système. « La reprise des cours sera effective à partir d'aujourd'hui. Cette décision intervient suite aux décisions prises par le président de la République d'annuler le décret de la discorde », a souligne un délégué des contestataires. Selon la même source, « les représentants des grévistes devaient se concerter hier avec le recteur et le vice-recteur de cette université quant à la suite à donner à leur démarche.Mais, comme à l'accoutumée, l'administration n'a pas honoré ses engagements. Suite à quoi, nous avons pris la décision de reprendre les cours et permette l'ouverture des sept instituts de l'université ». Ne partageant nullement cet avis, certains étudiants parmi les contestataires tenant depuis quelques jours un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur, estiment qu'il ne faut pas reculer et ce, jusqu'à l'obtention d'un décret annulant le document en question. En plus de l'annulation du décret 10-315, les étudiants en grève revendiquent la satisfaction de la plate-forme des revendications soumise à la tutelle, portant équivalence des diplômes de l'ancien système avec ceux du système LMD et accès aux grandes écoles sans condition aucune. D'autres, par contre, à l'image des étudiants de l'INC, estiment qu'il temps de mettre un terme à ce long débrayage, d'autant plus que le président de la République a pris des engagements. « Nous mettons fin à notre grève, mais la balle est toujours dans le camp des pouvoirs publics », soulignent les grévistes, espérant assister, dans les plus brefs délais, à la concrétisation des décisions annoncées. Les étudiants comptent énormément sur l'engagement du président la République à faire aboutir ces décisions. Ils se réfèrent aux instructions données au gouvernement pour apporter tout son soutien au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'élaboration rapide des textes relatifs aux correspondances entre l'ancien système d'enseignement universitaire et le nouveau système LMD. Dans leur majorité, les grévistes qualifient de judicieuse la décision du chef de l'Etat. Pour rappel, dans le cadre de la poursuite du processus de mise en œuvre du système et prenant connaissance des recommandations des la conférence nationale des chefs d'établissement universitaire, le Conseil des ministres a, outre l'abrogation des dispositions nouvelles mises en place en décembre 2010, confirmé, mercredi dernier, la validité du diplôme d'ingénieur d'Etat délivré par les établissements d'enseignement supérieur. Il a, d'autre part, confirmé le maintien des formations de magister pour les diplômés de l'ancien système de formation universitaire jusqu'à son extinction normale. Les pouvoirs publics s'attelleront à l'élaboration des textes devant régir les correspondances entre l'ancien système et le système LMD conformément à la loi d'orientation de février 2008.