Les vacances au bled, dans le village ou à la montagne, sur la terre des origines ont un goût et une saveur qui vous enivrent pour le restant de l'année. Surtout lorsque l'on y arrive pour la première fois ou que l'on y retourne après une longue absence. Un atterrissage, un pèlerinage en terre des ancêtres où l'air et les senteurs vous enveloppent et vous emplissent le cœur et le corps de bonheur, de plaisir... L'accueil de la famille, des proches et de la tribu est touchant, si chaleureux qu'il vous impressionne et vous intimide en même temps. Soyez les bienvenus... Ah, ça fait longtemps que vous n'êtes pas venus. Eh les enfants, vous vous souvenez de nous ?, dira une tante entourée de bambins et d'un vieil oncle à la moustache fournie. Des voix hautes venant de la crête et de l'autre versant bruissent l'air et nous baignent dans une musicalité et un bien-être originel. Emerveillé par tant d'égards, quel accueil !, me dis-je au fond de moi-même. Leur gentillesse nous va droit au cœur, qu'ils en soient remerciés. Venez par là, entrez dans la maison vous reposer, le voyage a été long, n'est-ce pas ? Un peu, s'empressa de répondre un de mes enfants. Mais la route était bonne... A l'intérieur, au bout de quelques instants, la fraîcheur dissipe notre fatigue et l'on s'est mis à raconter le trajet, la ville, la vie... Les enfants, avant de terminer leur tasse de lait, s'éclipsent et vont se mettre face à la grande bleue. Le séjour commence ainsi chez notre oncle qui, bien gentiment, nous désigna une maisonnette de briques de terre et de paille et de tuiles rouges. Ce qu'il y a de plus traditionnel et d'écologique. Face à cette générosité, à cette hospitalité, je n'ai pas cessé d'exprimer reconnaissance à mes hôtes. Le temps de défaire les bagages et c'est déjà le crépuscule. La nuit qui nous enveloppe d'un couvert scintillant, la voie lactée au milieu qui nous offre un déluge d'étoiles filantes. Une merveille, du spectacle à l'échelle du Cosmos. Ah si l'on pouvait rester toute la nuit à admirer, à se ressourcer dans la grandeur de la nature. Après une nuit et une grasse matinée réparatrice de la fatigue du voyage, la famille au grand complet se retrouva dans la cour pour le petit déjeuner quelque peu tardif. Ça fait partie des plaisirs de l'été. Les enfants, les yeux fixés sur le large, sur la mer sont impatients d'aller faire quelques brasses. Ils ne cessent de bouger sur la ligne de départ, les pieds dans les starting-blocks presque comme des coureurs du 100 m. Sitôt le cousin arrivé, ils dévalent la pente. Au retour, le soir, ils nous conteront leur journée de baignade, de bronzage et de rencontres avec les jeunes du village. Une journée mémorable, une journée de vacances.