L'ancien vice-président sud-soudanais, Riek Machar, chassé de la capitale en juillet par de violents combats, a récemment quitté le Soudan du Sud, selon des sources concordantes. Si la localisation exacte de Machar demeurait floue jeudi soir, un porte-parole de l'ONU à New York, Farhan Haq, a indiqué que l'ancien vice-président sud-soudanais avait été pris en charge par la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) avant d'être remis aux autorités congolaises. La prise en charge de Machar et de sa famille s'est faite pour des « raisons humanitaires » et « avec son consentement », a précisé le porte-parole, ajoutant que l'opération s'était déroulée « dans une zone près de la frontière avec le Soudan du Sud ». Le porte-parole a poursuivi que « l'aide médicale dont il avait besoin » lui a été fournie. Selon Haq, les Nations unies ne savent pas précisément où, sur le territoire congolais, se trouve à présent Machar. Mais « nous pensons qu'il n'est pas à Kinshasa », a-t-il souligné. Plus tôt, un responsable du SPLM-IO — parti de Machar — avait indiqué que l'ex-chef rebelle se trouvait « à Kinshasa » et qu'il souhaitait « rejoindre au plus vite l'Ethiopie » où il donnerait une conférence de presse. Machar s'était réfugié à plusieurs reprises en Ethiopie lors de la guerre civile au Soudan du Sud, débutée fin 2013. Les camps du président, Salva Kiir, et Riek Machar se rejettent la responsabilité des combats de juillet, qui ont mis en péril le fragile accord de paix d'août 2015, destiné à mettre un terme à une guerre civile et ayant fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés. Taban Deng Gai, nommé par Salva Kiir le 25 juillet, a appelé, mercredi dernier, Riek Machar à rester à l'écart des affaires politiques du pays afin de permettre la mise en œuvre d'un accord de paix. Mais le soutien dont dispose Deng au sein de l'ethnie nuer de Machar et des forces ex-rebelles reste difficile à évaluer alors que plusieurs cadres de l'ex-rébellion, en exil ou à l'extérieur de Juba, ont vécu sa nomination comme une trahison. Riek Machar avait fui Juba à l'issue de combats à l'arme lourde dans la capitale du 8 au 11 juillet entre forces loyales au président Salva Kiir et les ex-rebelles répondant à ses ordres. Ses hommes, en infériorité numérique, avaient dû quitter la ville.