Répondant une nouvelle fois au chef de la délégation algérienne des JO-2016, Amar Brahmia, le coach du décathlonien Larbi Bouraâda a appelé le ministère de la Jeunesse et des Sports à reprendre en main la préparation des équipes nationales et des athlètes d'élite. « Nous ne voulons plus que deux responsables du Comité olympique algérien décident à la dernière année de préparation pour les olympiades, alors que les trois premières années du cycle olympique sont du ressort de la fédération algérienne et du ministère. Bouraâda n'a eu que 92 jours sur les 181 de préparation en prévision des joutes olympiques. Le Comité n'a pris en charge qu'un seul stage de 19 jours à l'étranger. Une phase qui a coûté 11.460 euros, sachant que j'ai rendu 800 euros en fin de mission. Pour l'achat des perches, 3.600 euros ont été déboursés par le COA. A ces deux sommes, s'ajoutent les 4.000 euros du test médical fait en Espagne. Donc, ces deux sommes sont nettement loin de celles avancés par Brahmia », a-t-il déclaré. Revenant sur le budget de 31 milliards de centimes, Bacha a insisté sur le fait que « ladite enveloppe a été débloquée par le ministère, mais n'a pas été allouée complètement à la préparation des athlètes ». Abordant le volet du blocage exercé par le COA, Bacha a souligné le stage demandé pour la période du 5 avril au 5 juin 2016 pour ses deux athlètes Larbi Bouraâda et Rahmani Miloud. « Le dossier a été validé par la FAA et le ministère. Cependant, le COA a décidé de le bloquer à son niveau, avant de le valider le 14 avril. Mais quand je me suis déplacé à la banque, j'ai constaté que 10.000 euros manquaient à la somme versée. J'ai été également informé que mon entraîneur assistant Hocine Mohamed a été exclu des stages d'Espagne et du Portugal. » Révélant qu'il a saisi le ministère pour dénoncer la bureaucratie du COA, Bacha a précisé qu'il n'a « aucun problème personnel avec quiconque, ni des ambitions électorales », ajoutant que son seul souci est « de préparer l'avenir de ses athlètes ». « 80% des dires de Brahmia durant son point de presse sont des mensonges. Les 31 milliards demandés ont été dépensés sans l'aval des membres du bureau exécutif. Donc, où est la transparence ? Pour le cas Makhloufi, je partage entièrement son avis et ses propos », s'est-il interrogé. « Je n'ai aucune responsabilité dans le dopage de Bouraada et Bouras » Au sujet de la suspension de deux ans de Bouraâda et Zahra Bouras pour dopage, Bacha a indiqué qu'il a la conscience tranquille. « Depuis 2009 jusqu'à 2012, je devais informer la Fédération internationale et l'Agence mondiale de contrôle anti-dopage sur le programme quotidien détaillé des deux athlètes. Car le contrôle de dopage inopiné pouvait avoir lieu à n'importe quel moment. La stanozolol est un produit dopant qui reste dans l'organisme 8 à 16 mois. Je ne suis pas fou pour le donner à mes athlètes, sachant que je vais les condamner pour presque deux ans », explique le conférencier. Déposant plainte contre le premier suspect, un handicapé qui possédait une salle de musculation à Boufarik, le coach a regretté que la procédure n'ait pas abouti, soulignant qu'il a porté assistance à trois athlètes qui étaient à l'époque sous la coupe de Brahmia. « Avec Bouraâda, j'ai tout fait pour convaincre l'émissaire de l'agence d'antidopage de ne pas les avertir, alors qu'ils n'étaient pas présents à l'hôtel 5-Juillet. En guise de récompense, Brahmia m'a accusé, allant jusqu'à mentir quant à la prise en charge de Bouraâda durant ses deux ans de suspension. Si le COA a assuré deux mois de stage à Ghermoul, j'ai déboursé de ma poche 17.000 euros pour payer 90 jours de stage en Espagne et au Portugal, 30 en France et 15 à Bejaïa. » « Bouraâda doit se préparer à l'étranger avec un autre entraîneur » Pour mieux préparer les mondiaux de Londres en 2017 et les JO-2020, Mahour Bacha a souhaité que Bouraâda soit pris en charge pendant une ou deux années à l'étranger. « Il est bien parti pour décrocher des médailles aux niveaux mondial et olympique. Je vais proposer ce projet au ministère de la Jeunesse et des Sports, à la Fédération et même au COA. Je préfère le laisser s'entraîner sous la coupe d'un spécialiste étranger. Je ne peux pas rester une année ou deux à l'étranger ». Concernant la relève, Bacha a signalé que « de jeunes talents existent », mais « ils n'iront pas loin tant qu'une sérieuse prise en charge leur fait encore défaut ».