Des témoins ont affirmé que le calme régnait à Talbisseh, près de Homs (centre). Les raids ont également cessé à Alep. L'accord américano-russe sur la Syrie, dont la trêve des combats est entrée en vigueur lundi soir, pourrait « être la dernière chance de sauver » ce pays ravagé par la guerre depuis 2011, a souligné le secrétaire d'Etat américain John Kerry. « Nous pensons que la seule solution réaliste et possible au conflit est au bout du compte une solution politique », a rappelé Kerry devant la presse en jugeant qu'il était « trop tôt pour tirer des conclusions » sur la trêve appliquée depuis quelques heures seulement en Syrie. « J'exhorte toutes les parties à soutenir la solution politique, parce que cela peut être la dernière chance que l'on ait de sauver une Syrie unie », a plaidé le chef de la diplomatie américaine qui déploie tous ses efforts dans les dernières semaines de l'administration américaine pour tenter de relancer un processus diplomatique pour la Syrie. L'un des volets de ce plan russo-américain est humanitaire et Kerry a réclamé que « l'assistance humanitaire commence à arriver » dans les zones de conflit, notamment autour d'Alep, la grande ville symbole divisée et assiégée dans le nord de la Syrie. Le secrétaire d'Etat s'est prudemment félicité d'une « réduction de la violence » depuis l'entrée en vigueur de la trêve. L'armée syrienne a annoncé lundi dernier le gel de ses opérations militaires dans le pays, aussitôt après l'entrée en vigueur de la trêve. L'arrêt des opérations « s'appliquera sur le territoire de la République arabe syrienne pendant sept jours de 19h (16h GMT lundi) jusqu'au 18 septembre à minuit (21h GMT) », a indiqué l'armée dans un communiqué, cité par des médias. « L'armée se réserve le droit de riposter de manière conséquente et d'utiliser tous les moyens militaires pour riposter à toute violation de la part des groupes armés », a toutefois précisé le communiqué. L'armée syrienne est actuellement engagée sur plusieurs fronts : à Alep (nord), dans la région de Lattaquié (ouest), dans la région de Damas et dans le sud du pays. Comme lors de la précédente trêve de fin février dernier, le groupe terroriste Daech et le Front Fateh al-Cham (ex-branche d'Al-Qaïda), qui contrôlent de vastes régions du pays, en sont exclus. De l'avis des observateurs, si elle tient, cette cessation des hostilités devra déboucher sur une collaboration militaire inédite entre Moscou et Washington qui lanceront des attaques conjointes contre les deux groupes. Elle devra également permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, notamment à Alep, principal front du conflit. L'ONU demande des garanties de sécurité pour ses convois humanitaires. « L'ONU est prête à fournir une aide humanitaire d'urgence suite à l'accord entre les Etats-Unis et la Russie », a indiqué le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU. « Les premières distributions prévues fourniront une aide alimentaire à l'est d'Alep », où entre 250.000 et 275.000 personnes vivent dans les quartiers rebelles et n'ont pas reçu d'aide des Nations unies depuis juillet, affirme l'ONU, précisant que cette assistance sera envoyée via la Turquie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, la guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts depuis son déclenchement en mars 2011, faisant état de près 9.000 personnes tuées en plus d'un mois.