Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, sera présent à Alger pour assister au premier Forum des patrons maghrébins qui se tiendra à Alger, les 10 et 11 mai prochains à Alger, a appris Le Quotidien d'Oran. Autre invité de marque à ce forum maghrébin : le directeur de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), selon un responsable de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Pour les observateurs, « la venue du premier responsable de l'OMC à Alger n'est pas fortuite. Objectif : tenter d'arracher de l'Algérie le maximum de concessions ». Pour rappel, le gouvernement algérien s'est dit « ne pas être prêt de faire des concessions sur bien des aspects liés au processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ». Si l'on tient compte des déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le message d'Alger est clair : l'Algérie veut bien adhérer à l'OMC mais pas à n'importe quel prix. Le coordonnateur de l'équipe de négociations pour l'accession de l'Algérie à l'OMC, Cherif Zaâf, avait déclaré, récemment, que rien n'impose à l'Algérie d'accepter ce que lui demandent l'OMC. Le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, a déclaré récemment, « que le gouvernement est sur le point de finaliser les réponses aux 96 requêtes adressées par l'OMC, afin de les mettre sur la table des négociations au prochain round ». Il faut dire que de grands points d'achoppement persistent encore entre l'Algérie et l'OMC. Il s'agit, surtout, du prix du gaz industriel et de l'interdiction de l'importation des voitures de moins de trois ans. L'OMC reproche à l'Algérie de vendre le gaz à perte, ce qui n'est est pour elle, rien d'autre qu'une subvention déguisée. Il est peu probable que l'Algérie emboîte le pas à l'Arabie saoudite qui avait créé un précédent en rapprochant les prix du gaz du marché interne de ceux externes afin de devenir membre de l'OMC. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait expliqué dans des déclarations à la presse, que rien ne justifie une telle mesure du moment que le prix du gaz sur le marché national comprenait tous les coûts (production, développement, transport...) et est déterminé par la loi sur les hydrocarbures, laquelle « prévoit aussi une marge de bénéfice raisonnable ». « Il n'y aura pas de concessions », avait asséné le ministre de l'Energie. Autre divergence : la mesure portant interdiction de l'importation des véhicules de moins de trois ans. Le pays importait une moyenne de 65 000 de moins de trois ans par an, avant l'entrée en vigueur de la mesure d'interdiction du gouvernement. « L'Algérie est devenue le dépotoir des véhicules des pays membres de l'OMC », argumente le ministre du Commerce. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a maintes fois affiché la volonté d'Alger, de ne pas se soumettre aux « exigences » de l'OMC d'abandonner l'interdiction d'importer des véhicules de moins de trois ans. L'OMC reproche également à l'Algérie de « subventionner les exportateurs nationaux ». Les reproches de l'OMC ne s'arrêtent pas là. L'organisation mondiale exige aussi de l'Algérie qu'elle démantèle la Taxe intérieure de consommation (TIC), considérée, par l'OMC, comme une « taxe frappant les riches ». L'OMC dit ne pas être d'accord avec les mesures décidées par le gouvernement, notamment celles relatives à la détention par l'Etat de 51 % du capital des projets avec les sociétés étrangères, mais aussi l'annulation de la cession du foncier de l'Etat au profit d'investisseurs et son remplacement par un système de concession. L'interdiction de l'importation des médicaments génériques produits en Algérie est aussi objet de réticences de la part de l'OMC. Pourtant, une telle mesure est appliquée dans tous les pays membres de l'OMC.