Pis encore, les produits agricoles, qui constituent l'essentiel des exportations de ces pays, sont quatre fois moins chers que ceux des pays de l'OCDE et des Etats-Unis. Ces puissants, qui ont inventé "le dumping social" pour s'autoriser un protectionnisme, ne sont pas prêts d'ouvrir leurs marchés aux produits des pays en développement grâce aux règles qu'ils ont eux-mêmes mises en place sans possibilité de recours. Quelles sont donc la posture et la marge de manœuvre d'un membre de l'OMC ? L'adhésion de l'Algérie à l'OMC signifie clairement l'abandon d'une part de sa souveraineté nationale. Parce que l'OMC impose des règles supranationales qui ne reconnaissent pas les lois nationales, d'autant plus que ce sont les puissants de ce monde qui fixent l'agenda de l'OMC en fonction de leurs propres intérêts, c'est pourquoi les rounds de l'organisation traînent des années. "Il ne faut pas se leurrer, l'adhésion à l'OMC ne signifie pas du tout l'afflux des investissements et que l'argent va couler à flots ! Il faut d'abord renforcer la compétitivité de votre économie, à moins que vous ne vouliez changer les règles de l'OMC via des alliances… ", a averti l'expert suisse. Cette formule aux accents de mise en garde est accompagnée d'un conseil pour notre pays de voir s'il dispose d'autres alternatives que l'adhésion à l'OMC. La réponse était chez Ouyahia qui avait assuré, jeudi, que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC n'est "pas contradictoire" avec les accords bilatéraux de l'Algérie avec d'autres pays ou avec les zones de libre-échange régionales. Dans ce contexte, Ouyahia a souligné que le fait de "progresser avec nos frères tunisiens ou le fait d'être, dans quelques semaines, partie prenante dans la zone de libre-échange arabe, n'est pas du tout contradictoire avec les négociations que nous menons pour adhérer à l'OMC".