« Les principaux acteurs énergétiques se doivent d'aboutir à un accord sur les niveaux de production pour conforter durablement les cours. » C'est ce qu'a déclaré, hier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de son discours d'ouverture des travaux de la 15e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie. Et ce n'est pas sans raison. « Faute de quoi, le marché connaîtrait des perturbations si graves qu'elles mettraient en péril à terme la visibilité de l'industrie pétrolière et entraîneraient l'économie mondiale dans un long cycle de récession », a averti le Premier ministre. Pour le chef de l'Exécutif algérien, la détérioration des cours en raison du déséquilibre persistant entre l'offre et la demande « ne sert les intérêts d'aucun pays ». Il a indiqué que les producteurs doivent légitimement proposer leurs produits dans un cadre de stabilité assurant des revenus suffisants pour couvrir leurs investissements et stimuler la croissance économique. Pour leur part, les pays consommateurs sécuriseront leurs approvisionnements sur le moyen et long terme en menant des politiques énergétiques visibles afin de permettre aux producteurs de mieux cerner leurs investissements en évitant les distorsions d'un marché non maturé. Le Premier ministre a indiqué que le dialogue producteurs-consommateurs est un élément essentiel pour l'équilibre énergétique mondial. « Après un quart de siècle d'existence, il convient de réfléchir sur les voies et moyens de faire avancer le dialogue énergétique », a plaidé Sellal. Il a indiqué que ce besoin de dialogue et de concertation mutuelle ne s'est « jamais autant fait ressentir que depuis le début de ce siècle marqué par une parfaite connaissance des enjeux et défis planétaires, une rapidité jamais égalée dans les déplacements des personnes et des informations et des capacités humaines au développement paroxystique ». Face à cela, « nous notons une frustrante incapacité à faire régner la paix, sortir des populations entières de la misère, à relancer une économie mondiale en difficulté permanente et construire notre maison commune pour la léguer dans un état convenable à nos enfants », a souligné le Premier ministre. Car, dans ce monde tourmenté et incertain, il « nous faut refuser le fatalisme et la résignation et regarder vers l'avenir avec optimisme et détermination », a ajouté Sellal. « Ce forum est un message d'espoir et contribuera certainement à cet élan positif de confiance, car il s'agit d'une rencontre d'intérêt susceptible d'apporter de la visibilité et de la stabilité aux marchés, de relancer la croissance de l'économie mondiale et, finalement, d'œuvrer pour le bien-être des citoyens du monde », a souligné le Premier ministre. Pour un prix « juste » et « raisonnable » Sellal a affirmé que l'Algérie milite pour la formation d'un prix « juste » et « raisonnable » permettant les investissements dans la chaîne énergétique, la rémunération des producteurs, la sécurisation de l'approvisionnement des consommateurs et la stabilité des marchés. Le Premier ministre a précisé qu'en dépit de la sévérité du choc pétrolier qui a réduit de moitié les revenus, l'Algérie résiste et ses indicateurs macroéconomiques demeurent relativement stables. Sellal a rappelé, dans ce sens, les réformes engagées dans le cadre d'un nouveau modèle de croissance qui doit mettre les modèles de gouvernance économique en conformité avec les standards internationaux en termes d'efficacité et de rationalité. Il a tenu, également, à rappeler qu'un consensus national a été bâti pour opérer la diversification de l'économie nationale vers la création de richesses. Il dira aussi que notre pays enregistre d'excellents résultats en matière d'accès à l'énergie avec un taux de raccordement et de fourniture de l'électricité et de gaz supérieur à 90%. Le Premier ministre a fait savoir que l'Algérie poursuivra le développement de l'ensemble de ses ressources énergétiques, fossiles et renouvelables, ainsi que son potentiel d'efficacité énergétique, dans le cadre d'une transition maîtrisée en accordant une importance particulière aux énergies propres. Pour Sellal, l'énorme potentiel mondial en énergies renouvelables et en efficacité énergétique doit être développé au service d'une croissance économique durable et d'une transition énergétique résolue, adaptée et graduelle, tenant compte des intérêts de tous et de la responsabilité de chacun dans la situation de détresse écologique et environnementale dans laquelle se trouve le monde aujourd'hui.