Après avoir revu, à la hausse, les taxes il y a quelques semaines (taxes de droits de fête ou droit de voirie, d'enlèvement des ordures ménagères...), l'APC a adopté une nouvelle mesure concernant le plafonnement des loyers. Selon la loi de finances qui fixe un seuil, la commune de Constantine a jugé, après délibération, de réévaluer, au maximum, les tarifs de location de ses biens commerciaux. Le but est de s'aligner à ce qui se fait dans le marché, a confié le secrétaire général de l'APC de Constantine, Nadir Bettine. « Nous avons, après le vote de l'Assemblée, décidé de l'augmentation des loyers dans les trois zones commerciales que nous avons instaurées pour la ville : la zone une à densité commerciale importante (comprenant les marchés principaux tels que Boumezou ou les Frères Bettou) dans laquelle le bail sera augmenté de 600%, la zone deux, dont l'augmentation sera de 500%, et enfin 400% en ce qui concerne la troisième zone », détaille le même responsable. Revalorisation L'APC de Constantine, après un laisser-aller qui a duré des années, décide, enfin, de revoir ses tarifs qui, selon les élus et bon nombre d'observateurs, sont dérisoires, voire symboliques, par rapport à la réalité du marché. Un carré au marché des Frères Bettou est loué à moins de 5.000 DA, alors que son commerçant fait des rentrées d'argent de plusieurs millions par mois. « Tout cela est fini », fait savoir le P/APC, Mohamed Rira. La commune va plus loin en s'attaquant, cette fois-ci, à l'épineux problème de la gestion du marché de gros de la ville, le Magrofel. Durant la dernière session ordinaire de l'APC, les élus apprendront, avec stupéfaction, que l'entreprise de gestion des cimetières de la commune fait un bénéficie annuel de 1,2 milliard de centimes, tandis que l'Epic qui gère le Magrofel, pourtant l'un des plus importants marchés de gros de la région, enregistre à peine des gains de 200 millions de centimes. Une aberration pour les élus ainsi que pour le P/APC et son staff qui, après discussion, ont décidé, à l'unanimité, de dissoudre l'Epic et de revoir ainsi la gestion du marché. « Lors de la prochaine session ordinaire, nous allons examiner toutes les propositions et réfléchir surtout à comment rentabiliser le Magrofel. L'Assemblée a décidé de la mise de son adjudication. Il va falloir arrêter les bilans, préparer les décisions et, d'ici la fin de l'année, nous espérons la dissolution de l'Epic qui le gère et le mettre en adjudication. La même décision sera prise pour la fourrière de la commune, administrée directement par les services de la commune, mais suite aux problèmes récurrents relatifs à sa gestion, elle sera, elle aussi, mise en adjudication », a déclaré Bettine. Cette revalorisation du patrimoine de la commune de Constantine, qui était très attendue par les élus ainsi que par les autorités locales, sera très avantageuse pour l'APC qui a besoin de « rentrées d'argent afin d'assurer un service de qualité, ainsi que les salaires des employés. Il y a des biens sous-loués, il y a des contentieux avec les locataires, il y a des locaux que nous avons récupérés et après une décision de justice, nous les avons mis en location depuis le mois de juillet dernier », dira Mohamed Rira. Vers la création d'un service pour l'élaboration des cahiers des charges Plusieurs opérations d'amélioration urbaine, inscrites depuis 2014, n'ont pas pu voir le jour à cause de problèmes administratifs, de signature de cahiers des charges. C'est ce que révèle un élu de l'APC de Constantine qui a indiqué, au cours de la dernière assemblée ordinaire, que la direction des réalisations, relevant de la commune, est incapable de fournir aux bureaux d'études et aux entreprises engagés dans les projets de simples documents pour retirer les cahiers des charges. « Il a fallu quatre mois pour signer de simples papiers. Nous avons le budget nécessaire et à chaque session, nous soulevons le même problème, sans arriver à le résoudre. C'est pour cette raison que plusieurs projets connaissent des retards considérables », a-t-il ajouté. Le secrétaire général, Nadir Bettine, a reconnu, quant à lui, l'existence de ce problème, indiquant qu'il y a une sorte de démission morale du service concerné qui bloque systémiquement les bureaux d'études. Lors du débat qui a suivi, les élus ainsi que les chefs des secteurs urbains ont proposé de créer un bureau administratif qui se chargera d'élaborer les cahiers des charges avant leurs signatures. D'autres élus ont proposé que l'on sanctionne, désormais, les employés des administrations « payés à ne rien faire » et qui entravent, en plus, le fonctionnement de l'APC.