Le traditionnel chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens n'a plus la réputation d'antan. Voici les septembristes qui leur font de l'ombre en profitant des derniers bains de soleil. Désormais, ils sont nombreux les Algériens à programmer leur congé annuel pour le mois de septembre. C'est devenu, depuis quelques années, une tradition ancrée chez certains. Soit une aubaine pour l'industrie du tourisme marquée jusqu'à un passé récent par un flux sans précédent durant les deux mois de l'été (juillet et août), mais qui chôme à partir du mois de septembre. Mais les septembristes changent la donne de plus en plus. Par leur choix, ils prolongent la saison estivale encouragée en cela par la douceur du climat. La météo qui annonce de beaux jours pour ce mois ne fait que les conforter. Pour eux, l'heure est encore au short, tee-shirt, aux bains de mer, aux terrasses de café, salons de glaces et les restaurants qui assurent le service à une heure tardive. Les hobbies ne peuvent être différents de ceux de l'été. C'est un cocktail en matière de température : un peu de chaud, un peu de brise et parfois beaucoup de fraîcheur qui annonce l'automne. Le temps est clément malgré les quelques orages de passage dernièrement qui ont rafraîchi, un tant soit peu, l'atmosphère. Même la nuit, le mercure affiche une température saisonnière. D'ailleurs, ils sont nombreux à renouer avec le sommeil grâce à la douceur de la brise nocturne. Ils se laissent juste bercer. Les climatiseurs sont oubliés. Leur mission est accomplie. Place à la régulation naturelle. Les vacanciers du mois de septembre savourent la fluidité de la circulation aux abords des plages et profitent des grands espaces qui s'offrent à eux, à mille lieues de la promiscuité de l'été. La rive est à eux seuls. Loin du brouhaha des enfants qui courent dans tous les sens, éclaboussant de sable les estivants. Fini le matraquage des revendeurs de beignets. Le décor a nettement changé l'espace de quelques jours seulement. Les senteurs marines sont plus vives et le son du bruit des vagues se fait mieux entendre. Les habitants des villes côtières ont renoué avec le parfum d'iode qui leur chatouille les narines. A La Madrague, la grande plage a repris contact avec ses anciens habitants et ceux des quartiers voisins. Ils sont là à plonger. Des jeunes s'installent en groupes autour d'un narguilé laissant échapper un savoureux parfum de pomme. D'autres, à la recherche du « kheloui », s'éloignent. Canne à pêche à la main, ils sont à la recherche d'une belle prise. Sur la route qui mène à Sidi Fredj, les magasins de fortune n'ont pas encore déballé le nécessaire de plage. Entre maillots de bain, shorts et bouées flottant au vent, ils continuent de proposer à la vente ces articles aux couleurs vives. Les Algériens ne se font pas prier pour profiter des bienfaits de la grande bleue. Cette ruée « septembrienne » vers les plages est chose aisée. Moins de monde, moins cher et moins chaud surtout. L'idéal quoi ! Pour certains, le mois de septembre est le mois parfait pour les célibataires. Il est vrai quelque part puisque les couples ayant des enfants doivent se soumettre au programme de la rentrée scolaire. Ainsi, septembre est le mois des bons plans pour ceux qui sont en « en solo ». Parmi les vacanciers septembristes, il y a aussi les nouveaux mariés. A Palm-Beach, les complexes et les hôtels touristiques n'ont pas chômé. Les célébrations des fêtes de mariage, les noces et les séjours sont toujours d'actualité. Quelle belle occasion pour eux en cette époque systématiquement « désertée » en raison de la rentrée. Quatre semaines de plus dans leur agenda est une aubaine.