Les retraités de l'Eniem ont, une nouvelle fois, bloqué l'accès au siège de la direction générale. En effet, avec des slogans comme « Non à la spoliation de nos droits », « On veut notre dû », ils sont revenus à la charge après les promesses « non tenues » par la direction générale de leur verser les indemnités de départ à la retraite depuis plus d'une année, pour certains d'entre eux. « Depuis octobre 2015, on nous mène en bateau. A chaque fois, on nous demande de patienter. Mais la patience a ses limites », nous dira un des manifestants. De son côté, le porte-parole de ces retraités nous dira à son tour : « Nous avons accordé assez de temps à notre direction générale. Mieux, nous avons même été très conciliants puisqu'on a promis de nous payer vers la fin du mois de septembre. Là, nous n'avons rien vu venir. Nous avons par la suite tenu une réunion, le 2 octobre dernier, avec le DG qui nous a donné la promesse d'être régularisés le 9 octobre. Arrivée cette date butoir, nous n'avons rien vu venir. Alors, nous avons décidé de reprendre l'occupation de l'entrée de notre direction comme nous l'avions fait au mois d'août dernier. » Contacté, Ouamar Boudiaf, DG de l'Eniem, a tenu d'emblée à préciser que son entreprise en l'état actuel de sa santé financière ne peut répondre à la demande de ces retraités. « La trésorerie de l'entreprise ne peut accéder favorablement à ces doléances. » Ainsi pour lui, le montant global nécessaire au paiement de ces primes de départ à la retraite pour les quelque 450 retraités attendus d'ici la fin de l'année en cours « s'élève à plus de 70 milliards de centimes. Une somme que l'entreprise ne peut dégager ». Interrogé quant à la solution préconisée pour sortir l'entreprise de cet imbroglio, notre interlocuteur soulignera que « seule la solidarité intergroupe pourra nous permettre de satisfaire cette demande ». Et d'être plus explicite encore : « Nous allons solliciter les entreprises de la même SGP (Industries électro-domestiques) et d'autres groupes pour un prêt remboursable sur trois années. » Boudiaf regrette aussi que ces départs massifs à la retraite sont pénalisants pour son entreprise : « Non seulement nous perdons de l'argent, mais nous perdons aussi et surtout des compétences qui sont difficilement remplaçables. » Les retraités de l'Education attendent eux aussi leur dû En fait, il n'y a pas que les retraités de l'Eniem qui réclament leurs primes de départ à la retraite, puisque même ceux de l'Education réclament les leurs. En effet, des retraités sortis au mois de juillet et août 2015 attendent toujours eux aussi leur argent. « A chaque fois que nous allons à la commission des œuvres sociales et le chargé de nos dossiers, on nous rétorque toujours la même chose que le budget n'est pas encore parvenu. » D'ailleurs, il n'est pas impossible de voir les retraités de l'Education occuper, eux aussi, la rue.