L'assainissement de la situation financière de l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou, à travers l'effacement par les pouvoirs publics de son lourd découvert bancaire, a été célébré en octobre 2009 avec un couscous par les travailleurs de l'Eniem qui voyaient leur entreprise – leur gagne-pain – sauvée de la privatisation qui la guettait depuis quelques années déjà. L'assainissement de la dette de l'entreprise avait concerné 13,65 milliards de dinars sur les 14,5 milliards de découvert bancaire, alors que l'Eniem souffrait d'un endettement global de 17,5 milliards de dinars, selon le P-DG de l'entreprise, Dahmane Yadaden qui parlait aussi de la fin du lourd fardeau que constituait l'agio de 1,2 milliard de dinars qui empêchait l'entreprise de décoller malgré ses bonnes performances, de bonnes capacités de production et un bon fonctionnement qui pouvait faire face à n'importe quelle concurrence. Aujourd'hui, ce fleuron de l'industrie nationale a enregistré le premier bénéfice de son histoire durant l'exercice 2010 et sa direction a même «fêté» cela en accordant une prime de 20 000 DA à chacun des 2 000 travailleurs de l'entreprise. «C'est une prime d'encouragement accordée à tous les travailleurs en janvier dernier sur la base des résultats de l'année 2010», affirme Ouamar Boudiaf, qui considère l'année 2011 comme «l'année de la stabilité et de la continuité» après notamment l'assainissement dont a bénéficié l'entreprise. Avec un chiffre d'affaires qui avoisine les 5,5 milliards de dinars en 2010 et des prévisions en hausse pour l'année en cours, l'Eniem détient entre 30 et 35% du marché national de l'électroménager, selon le P-DG par intérim qui annonce la fabrication de pas moins de 116 000 unités dans le froid, 72 000 dans la cuisson, plus de 20 000 dans la climatisation, 14 000 machines à laver et près de 35 000 chauffe-bains durant l'exercice 2010. Rappelant que son entreprise active dans un secteur qui exige de la qualité et surtout de l'innovation si elle veut garder sinon améliorer ses parts de marché, M. Boudiaf parlera avec une certaine fierté des produits de son entreprise, notamment les radiateurs à gaz naturel qui détectent les fuites de monoxyde de carbone, provoquant une coupure de gaz automatique. «C'est rassurant pour les ménages, d'où la course entre les clients pour avoir le produit», conclut le responsable de l'Eniem.