Le Forum des chefs d'entreprise a organisé, hier, une conférence sur les opportunités d'investissement en Algérie, en son siège d'El Mouradia, à Alger. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la 3e édition du programme « Marhaba », initié par le ministère des Affaires étrangères et destiné aux diplomates étrangers nouvellement affectés auprès de leur représentation diplomatique accréditée en Algérie. L'occasion a été, également, pour les représentants du FCE de présenter le modus operandi de l'organisation patronale, son fonctionnement et son organisation. Le président des relations internationales du FCE, Mehdi Bendimerad, a mis en avant la stratégie du FCE. Il a estimé que l'organisation patronale présente une vision juste et objective qui permettra de mettre en place une véritable dynamique économique. C'est ainsi qu'il a rappelé que le FCE s'est redéployé au niveau des 48 wilayas du pays. L'objectif de cette politique de déploiement n'est autre que de connaître les problèmes à caractère régional pouvant entraver l'investissement. C'est aussi, a-t-il ajouté, une manière de récolter les préoccupations des opérateurs économiques afin de les prendre en charge. Bendimerad a fait savoir que le FCE s'est doté d'une base de données ouverte gratuitement aux étrangers. Ces derniers peuvent, selon lui, la consulter pour s'informer sur l'économe algérienne et ses potentialités. Dans ce sillage, il a affirmé que l'Algérie dispose d'un riche potentiel dans tous les domaines aussi bien dans l'industrie, l'agriculture que dans le secteur énergétique. Il a soutenu qu'une stratégie a été mise en place pour dégager les meilleures voies permettant de développer des partenariats avec les opérateurs étrangers afin d'acquérir le savoir-faire et les technologies, notamment dans l'exportation qui reste un domaine à promouvoir dans notre pays. Le même responsable a souligné que le FCE développe des relations étroites avec les organisations patronales étrangères, citant entre autres le Medef (France) et la Confédération espagnole des entreprises (CEOE). Pour sa part, Ahmed Tibaoui, vice-président du FCE et président du conseil d'orientation stratégique, a précisé que le plan d'action du FCE vise deux objectifs majeurs : développement économique et amélioration du climat des affaires. Il a souligné que les priorités absolues du FCE sont l'émergence d'une économie diversifiée, la création d'entreprises, la protection des industries naissantes et la consolidation de la compétitivité des entreprises. Pour lui, il est urgent de revoir les subventions aux différents biens et services qui pèsent lourdement sur le budget de l'Etat. Il a proposé la nécessité d'aller vers un système de ciblage qui soit juste. L'intervenant a fait savoir que le FCE plaide pour des mesures structurelles, consistant en l'ouverture de tous les secteurs économiques aux investisseurs privés, la création d'un fonds d'investissements de 10 milliards de dollars, la création de zones industrielles qui seront gérées exclusivement par les opérateurs privés et l'engagement des réformes fiscales. Pour Tibaoui, les pouvoirs publics sont déterminés à aller vers une économie diversifiée. Il considère que l'objectif est à la portée de notre pays qui possède d'énormes potentialités en matière d'investissement et une marge de manœuvre importante grâce à ses réserves de change et le désendettement anticipé. Il citera aussi la rénovation du réseau routier et le potentiel en énergies renouvelables... Au sujet de l'économie nationale, Brahim Benabdeslam, vice-président du FCE, a affirmé que celle-ci a bel et bien changé. « Nous ne sommes plus dans une économie à dominance publique », dit-il. Il a expliqué que la majorité des secteurs phare, à l'image de l'électronique, l'agroalimentaire, l'industrie du papier, sont pris en charge par le secteur privé. Selon lui, des opérateurs algériens privés peuvent facilement se déployer à l'étranger, notamment sur le marché africain. Il a indiqué que le changement est là. « Mieux vaut le prendre par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge », selon le beau mot de Winston Churchill.