L'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) est « plus que capitale » pour garantir « la clarté » dans le secteur et gagner « plus en professionnalisme », ont estimé, hier, des experts, qui réagissaient au message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la Journée nationale de la presse. Le professeur et spécialiste des médias, Belkacem Ahcene Djaballah, a indiqué, dans une déclaration à l'APS, qu'il est temps que les lois soient appliquées dans toute leur rigueur, étant donné que celle relative à l'information de 2012 a été discutée, votée et promulguée il y a plus de 4 ans. « On ne peut pas laisser une loi inappliquée, car ça laisse des incompréhensions, des doutes et parfois de fausses interprétations », a soutenu Djaballah, affirmant qu'il fallait mettre l'ARPE rapidement sur pied. Pour sa part, le professeur en sciences de l'information et de la communication à l'Université Alger III, Laïd Zeghlami, a relevé que cette autorité était plus que capitale pour que les choses soient faites dans « la clarté, le professionnalisme et le respect de l'éthique et de la déontologie ». Pour lui, le message du président Bouteflika est venu à point nommé pour rappeler à ceux qui hésitaient et tergiversaient sur l'opportunité de la mise en place de cette autorité. « Nous avons une presse de renommée mondiale, mais qui a besoin, après 26 ans de pluralisme, de gagner en professionnalisme et en crédibilité », a-t-il souligné. Le spécialiste des médias et professeur en sciences de l'information et de la communication, Redouane Boudjemaâ, a estimé que l'ARPE serait un bon instrument de régulation si les conditions véritables d'une régulation professionnelle sont réunies, notamment une bonne organisation de la corporation journalistique. Le président Bouteflika a exhorté la corporation de la presse écrite et les autorités publiques concernées à œuvrer ensemble pour accélérer la mise en place de l'ARPE. « Je saisis cette heureuse occasion pour exhorter la corporation de la presse écrite et les autorités publiques concernées à œuvrer ensemble pour accélérer la mise en place de l'ARPE, stipulée par la loi », a indiqué le président Bouteflika dans un message à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la presse, célébrée le 22 octobre de chaque année. Le chef de l'Etat a émis le vœux que cet organe « soit lui aussi un espace pour établir davantage de compréhension entre le pouvoir et la presse écrite et aider la presse algérienne à améliorer sa performance, non seulement en termes de liberté d'opinion, de diversité d'idées et de convictions mais également pour la consécration de la certitude que nous sommes, aussi différentes que soient nos obédiences, un peuple uni et unique et que nous n'avons d'autre patrie que l'Algérie ». Pour sa part, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a indiqué, samedi dernier, que la mise en place de l'ARPE « se fera dès que les moyens logistiques et les conditions pratiques seront réunis ».