Photo : Slimene S.A. Une trentaine de personnes, partisanes d'une aile de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), a tenté de nouveau, hier, une marche, la cinquième du genre, de la place du 1er Mai vers la place des Martyrs. Le scénario était similaire aux précédentes manifestations qui s'étaient déroulées à cet endroit précis, les samedis derniers. Les habituels slogans, hostiles à l'Etat, ont été brandis par les quelques manifestants présents et de l'autre côté de la place, un groupe de personnes, manifestement contre l'organisation de la marche, était au rendez-vous. Les protestataires, divisés en petits groupes pour échapper à la vigilance des policiers, tentent, vers 11h00, de se rassembler quelques mètres plus loin pour entamer la marche. En vain. Le cordon sécuritaire a empêché tout attroupement de personnes aux alentours de la place et, comme d'habitude, les passants ont été invités à presser le pas. Les chefs de file sont pratiquement les mêmes. On distingue parmi les présents le président d'honneur de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Ali Yahia Abdennour, accompagné de militants notamment du Mouvement démocratique et social, du RCD et du Parti pour la laïcité et la démocratie. Le président du RCD, Said Sadi, n'a pas réussi à rejoindre les manifestants. Des membres du Syndicat national des praticiens spécialistes et de la santé publique sont venus également soutenir la marche. Après une demi-heure environ, sous une pluie fine, les participants se sont dispersés dans le calme après avoir tout de même tenté à plusieurs reprises de forcer le cordon de sécurité. Au siège du parti du RCD, une dizaine de personnes, la plupart des militants du parti, ont tenté d'occuper la rue, mais l'intervention des forces de l'ordre a évité tout débordement des manifestants sur la voie publique. Devant le siège, des députés de la formation politique du Dr Sadi, entourés de journalistes et caméras de chaînes de TV étrangères, dénoncent l'interdiction de leur action mais aussi et surtout l'attitude affichée par certaines personnes à leur égard : «Nous sommes aussi des Algériens. Alger est notre capitale, nous avons le droit d'y manifester». Notons que les partisans des marches tiendront une réunion aujourd'hui pour évaluer l'action d'hier et décider des autres démarches à suivre dans les jours qui viennent. A signaler que la wilaya d'Alger n'autorise pas les marches dans la capitale tout en proposant, à chaque fois, à leurs initiateurs, des salles pour tenir leurs manifestations. Les services de wilayas expliquent que l'interdiction des marches à Alger se justifie par des raisons de sécurité publique et non pour empêcher une quelconque expression.