La Libye risque de voir exploser un conflit militaire interne majeur si les divisions actuelles ne sont pas réglées, a prévenu, hier, l'International Crisis Group, soulignant la nécessité de nouvelles négociations politiques impliquant les principaux acteurs sur le plan de la sécurité. Sous l'égide de l'ONU et avec le soutien des Etats-Unis et des Européens, l'Accord politique libyen (APL) a été signé par les parties rivales le 15 décembre 2015 à Skhirat (Maroc). Un gouvernement d'union nationale (GNA) a été mis en place pour une période de transition de deux ans, censée aboutir à des élections. Mais le GNA, installé à Tripoli depuis mars, peine à imposer son autorité sur la totalité du territoire et reste impuissant face aux difficultés majeures que connaissent les Libyens dans leur vie quotidienne : pénurie de liquidités, hausse des prix, absence des services mais surtout insécurité. Car le Parlement, bien qu'il soit lui aussi reconnu par la communauté internationale, ne lui donne pas sa confiance, refuse de le reconnaître et soutient un exécutif rival. Il siège à Tobrouk, dans l'est de la Libye. En fait, avant de donner la confiance du Parlement au GNA, certains parlementaires veulent de nouvelles négociations pour trancher la question de la nomination du chef des forces armées. Il s'agit de députés partisans du général controversé Khalifa Haftar, qui a le soutien du Parlement. L'ICG met en garde contre un risque de conflit militaire majeur qui opposerait les forces du Général et les forces du GNA, sur le point de reprendre aux terroristes de Daech la ville de Syrte (450 km à l'est de Tripoli).