Une semaine après le refus du Parlement internationalement reconnu, basé à Tripoli, de voter la motion de confiance, un nouveau cabinet a été annoncé pour tenter de résorber la crise politique et rallier à la cause commune des partenaires que l'avenir unitaire interpelle. La responsabilité de Tripoli et de Tobrouk, revendiquant une légitimité incontestable, est pleinement engagée dans le défi de la réconciliation et de la reconstruction nationale. Le blocage a assez duré. A l'heure où la bataille de Syrte s'accélère, l'absence de coopération et les tiraillements entre Tripoli, Tobrouk et même « le gouvernement intérimaire » imposé de Beida, rendent ardue la lutte décisive contre l'ennemi commun coupable de dérives sanglantes : le groupe terroriste Daech en reflux en Libye. Le combat sera assurément long. Mais la libération de Syrte peut constituer le déclic salvateur pour sortir du long tunnel dramatiquement vécu par la Libye de l'intervention chaotique de l'Otan. Elle peut faire renaître la lueur d'espoir de la stabilité retrouvée et de l'unité consacrée. Vœu pieux. Soutenu par l'ONU et assuré du soutien des Etats-Unis, le GNA, dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, amorce la « dernière phase » de l'offensive lancée le 12 mai dernier. Elle mobilise 1.000 soldats, selon Reda Issa, porte-parole du centre de presse des forces progouvernementales libyennes, pour livrer « l'ultime bataille de Syrte » reprise, le 9 août, des mains de Daech en débandade et poussé dans ses derniers retranchements. Acculés dans un secteur de moins de 2 km2, les terroristes de Daech perdent du terrain et lancent les « bombes humaines ». Des femmes et des enfants armés de ceintures d'explosifs sont lancés dans des opérations suicide. Selon le centre de presse des forces du GNA, au moins 12 voitures piégées conduites par des kamikazes ont explosé. Après une accalmie précaire, les combats de rue, qui ont repris il y a trois jours, ont fait au moins 34 morts et 185 blessés dans les rangs des soldats des forces loyales au gouvernement libyen d'union nationale (GNA). L'étau se resserre sur Daech. Le GNA a réussi, hier, à prendre le contrôle de « la moitié du quartier N°3 et de 70% du quartier N°1 » qui représentent les derniers résidus. La Libération totale est toute proche. Si elle constitue indéniablement une victoire pour le GNA, la reconquête de Syrte représente une opportunité unique pour réunir la grande famille libyenne et consolider un rempart solide pour assurer le retour à la stabilité non seulement pour la Libye, mais aussi pour toute la région et l'ensemble méditerranéen confrontés au défi du terrorisme.