« La commission est indépendante à 100% et n'a aucune relation avec l'administration, que ce soit sur le plan financier, matériel ou autres. Son rôle ne se limite pas aux élections, mais elle travaillera pour combler toutes les lacunes et insuffisances constatées en prévision des rendez-vous futurs. C'est un mécanisme très important qui n'existe nulle part ailleurs, car l'Algérie a ses spécificités, ses valeurs, dans le respect de la Constitution », a indiqué Bedoui lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la rencontre gouvernement-walis. Le rôle de l'administration se limitera, désormais, à la mise en place des conditions et des moyens matériels pour la réussite des élections. « C'est la Constitution qui a donné à cette commission le rôle de surveillance pérenne des élections. Pour notre part, nous allons œuvrer, conformément à la Constitution et aux orientations du président de la République, au respect des délais constitutionnels de la tenue de ces rendez-vous électoraux et à la mise en place des moyens matériels et humains au moment opportun », a-t-il expliqué. A ce propos, Bedoui annoncera que « plus de 80 mesures (décisions et décrets) sont en phase d'élaboration au niveau du ministère de l'Intérieur. Elles seront soumises au gouvernement en prévision de la préparation de ces deux rendez-vous électoraux que, nous espérons, seront à la hauteur des aspirations du citoyen ». Le ministre indiquera que la fixation des dates de la tenue des élections législatives et locales relève des prérogatives du chef de l'Etat, à qui un état des lieux sur la préparation du scrutin a été remis. Bedoui a appelé, par ailleurs, les partenaires politiques à « assumer leurs missions » dans ce cadre. Sur un autre plan, le ministre a annoncé que la refonte des codes communal et de wilaya est en cours. Les deux textes seront soumis au gouvernement dans les prochains mois en vue de les « adapter aux dispositions de la nouvelle Constitution » et de « prendre en charge les recommandations de cette rencontre ». La réforme concernera plusieurs aspects dont « la possibilité pour les APC de travailler avec les autres institutions », ce qui permettra de « décomplexer la relation de l'élu avec les autres institutions ». Il s'agit aussi de permettre au président d'APC de « souscrire à un crédit bancaire pour mettre en œuvre sa stratégie économique locale ». Il s'agit, en fait, de faire du P/APC « un poste politique », « le premier responsable de sa localité » et « un véritable manager local », a souligné Bedoui. Il est question également de renforcer les prérogatives des SG des communes à travers un projet de loi en préparation. UNE POLICE DE PROXIMITé PROCHAINEMENT En outre, « le futur code communal proposera d'introduire une mesure où l'élu sujet à des poursuites juciciaires ne sera pas suspendu jusqu'à ce que la justice rende son verdict, en vue de garantir le bon fonctionnement de la municipalité ». Le ministre de l'Intérieur a annoncé la création prochaine d'une police de proximité. « Le projet de loi est prêt. Il sera soumis prochainement au gouvernement. Il y a une extension urbaine très importante qui a vu l'apparition d'une préoccupation sécuritaire dans les nouvelles cités auquelle nous allons répondre à travers des projets que nous allons soumettre au gouvernement », a-t-il indiqué. Il a tenu, à ce propos, à rendre un vibrant hommage aux éléments de l'ANP et autres corps de sécurité « présents jour et nuit sur les frontières, ces Algériens, patriotes, qui veillent à sécuriser le territoire national ». Bedoui relèvera, à ce sujet, que le résultat est visible tous les jours à travers les saisies d'armes et de moyens de nuisance dans le sud du pays, ce qui démontre le niveau de vigilance de nos services de sécurité. Interrogé sur le processus de décentralisation, Bedoui indique que l'opération a bel et bien commencé à travers « la décentralisation de plusieurs actions » et elle va s'intensifier avec cette nouvelle démarche où l'Etat est « décidé à ce que l'élu joue pleinement son rôle et assume entièrement sa mission », puisqu'il est question de « décentraliser la prise de décision économique, foncière, et de contribuer au budget de l'Etat ». Dans le même ordre d'idées, il a précisé que les walis délégués ont « des prérogatives très larges en matière de gestion financière et d'investissement » et que « les wilayas disposent de budgets spéciaux pour les wilayas déléguées ». « Les résultats de ce nouveau découpage sont palpables sur le terrain et l'opération se poursuivra à travers la création de wilayas déléguées dans les Hauts-Plateaux puis au Nord », a-t-il souligné. Il fait savoir, par ailleurs, que l'opération de gestion des plages initiée cet été a généré 500 milliards de dinars. UNE TRADITION QUI SE PERPéTUE Le ministre de l'Intérieur a rappelé que la rencontre gouvernement-walis a été initiée en 2000 par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui a présidé la première réunion en 2002. « Il a tenu à organiser cette rencontre car il connaît bien les attentes des wilayas à travers ses tournées où il a constaté le manque de cohésion entre le pouvoir central et local », a précisé Bedoui. Cette rencontre, dit-il, a connu « une évolution » depuis son instauration. Plus explicite, il affirme que durant les premières années, le débat était centré sur la mise à niveau du développement au niveau national vu que l'Algérie venait de sortir de la décennie noire et tentait de consacrer les valeurs de la réconciliation nationale. « Sans les valeurs de la réconciliation nationale, nous serions pas arrivés à ce niveau de dialogue et d'échange », a-t-il ajouté, précisant la situation de « grand déséquilibre » vécue par les régions à cette époque. Cette septième rencontre vise à faire « des collectivités locales une institution à même d'élaborer ses stratégies de développement, d'engranger des ressources financières, en comptant sur ses compétences notamment juvéniles ». L'orientation économique des collectivités locales constitue « une avancée naturelle » de leur situation. Un groupe de travail sera mis en place pour la concrétiser sur le terrain. Cette rencontre intervient, également, après avoir « écouté » longuement les walis qui sont « une force de propositions », à travers la plateforme de mesures qu'ils ont préconisées.