Après les piquets de grèves organisés ces dernières semaines au sein leurs centres respectifs, des dizaines de chercheurs des Centres de recherche scientifique et technique nucléaires de Draria (CRND) et d'Alger (CRNA) ont observé hier un sit-in de protestation devant le CRNA à Alger. Le personnel des deux centres qui relèvent du Commissariat national à l'énergie atomique (Comena), déplore la non-application par le Commissariat du régime indemnitaire propre au chercheur permanent prévu dans le décret exécutif 10-250 du 20 octobre 2010.«Oui à un statut du personnel et non à statut de responsables», pouvait-on lire sur un banderole accrochée devant le portail du Centre où le rassemblement est tenu. Slogan qui résume à lui seul la principale doléance des chercheurs qui est le statut. «Depuis la parution de ce décret, l'administration du Comena gère de façon conjoncturelle la question du statut et nous pensons qu'il est inadmissible que le personnel soit l'otage d'une telle gestion», indique M. Rekab Salim, porte-parole du Collectif des chercheurs permanents. Le Collectif des chercheurs permanents juge «opaque» la démarche suivie jusqu'ici par le Commissariat au sujet de l'élaboration du statut particulier. Cette démarche est basée, constate-t-on, sur «un simulacre de consultation et une totale opacité».Ainsi, le personnel des Centres de recherche revendique une participation «effective» à l'élaboration, l'enrichissement et l'adoption du statut spécifique. A titre de comparaison, le collectif note une similitude juridique entre l'Agence spatiale algérienne (Asal)- sous tutelle du ministère de la Poste et des TIC- et le Comena dépendant, lui, du ministère de l'Energie et des Mines : «Similitude qui n'a pas pour autant empêché l'administration de l'Asal, contrairement à celle du Comena, de faire bénéficier de ce nouveau régime indemnitaire les personnels chercheurs de ses structures».Les chercheurs dans le domaine nucléaire qui considèrent leurs doléances «légitimes» puisqu'elles sont basées sur des textes de lois, disent avoir saisi les responsables hiérarchiques, mais «des requêtes qui restent sans suite», déplore-t-on.Des chercheurs rencontrés sur les lieux du sit-in s'accordent à dire, d'ailleurs, que les conditions socioprofessionnelles à lesquelles la corporation est confrontée, sont à l'origine de l'hémorragie de cadres qui caractérise le secteur.Des membres du personnel rassemblés hier comptent, comme prochaine action, formuler une demande d'audience auprès du Premier ministre, pendant que d'autres collègues préfèrent aller plus loin, à savoir adresser une lettre ouverte au chef de l'Etat, lui exprimant leurs préoccupations.