C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, lors de son intervention à la conférence organisée à Alger sous le thème « les technologies de l'information et de la communication au service de la sécurité routière ». Il a indiqué qu'il est impératif de sortir de cette rencontre, à laquelle ont pris part des experts en la matière et des représentants d'ambassades en Algérie, notamment de Jordanie et d'Espagne, venus exposer leur expérience dans la sécurité routière, avec des recommandations facilitant la mise en service des mécanismes décidées dans ce cadre. Le ministre a souligné que le gouvernement a « décidé de prendre à bras-le-corps » cette problématique inhérente à la sécurité routière, d'autant, a-t-il déploré, que le phénomène prend de l'ampleur. « Nous sommes dépassés par la gravité de la situation. Vous devez trouver des solutions et vous inspirer des expériences des pays qui nous ont devancés en matière de sécurité routière. Il est impératif aujourd'hui d'établir une feuille de route qui encadrera l'opération d'intervention », a-t-il dit, tout en soulignant que l'année 2017 sera « dédiée à la sécurité routière ». Pour mener à bien cette opération, Bedoui a appelé à conjuguer les efforts et agir dans l'objectif de réduire au maximum le nombre des accidents. Le ministre s'est déclaré « optimiste », arguant qu'avec la nouvelle stratégie mise en place et qui repose sur une vision intégrée et multisectorielle, les résultats vont se faire sentir d'ici à deux ans. Parmi les mécanismes placés au centre de cette stratégie, Bedoui citera l'installation d'une délégation à la prévention routière, conformément aux dispositifs de la nouvelle loi sur la sécurité routière, actuellement au niveau de l'APN. Le directeur du Centre de la prévention routière, Ahmed Naït-El Hocine, a expliqué que sur le plan organisationnel, « il y a une révolution dans l'architecture institutionnelle de la sécurité routière avec la création d'un conseil de concertation à un niveau gouvernemental qui se chargera de fixer les orientations stratégiques du gouvernement dans ce domaine. Mais également avec la création d'une délégation nationale ». Il a expliqué que cette dernière « sera un organe opérationnel chargé de la mise en œuvre des décisions du conseil interministériel placé au niveau du Premier ministère ». Cette délégation constituera le seul interlocuteur et responsable de la mise en œuvre de la politique de la sécurité routière. Elle sera dotée d'un observatoire qui regroupera l'ensemble de la société civile. Vers un système de sanction automatisé Le même directeur a fait savoir que sur le plan technologique, des avancées considérables ont été enregistrées. Il a indiqué que le ministère de l'Intérieur a procédé à la mise en place d'un fichier national du permis de conduire et un autre des immatriculations mais aussi des infractions. Ce qui va permettre, a-t-il dit, « de migrer vers le nouveau système de sanction, à savoir le permis à points ». « Nous nous acheminons vers un système automatisé de sanction avec des dispositifs totalement autonomes et qui peuvent garantir la surveillance des axes routiers accidentogènes 24 heures sur 24. » Concernant la plaque d'immatriculation électronique, elle apportera une nouvelle codification qui ne fera pas référence à l'année de mise en circulation du véhicule et à la wilaya d'origine. « C'est une codification personnelle qui ne va pas changer au gré de changement de propriétaire du véhicule. Il y aura un identifiant unique pour le véhicule, et cela variera selon le parc automobile. Donc, nous irons vers un système d'alfa numérique dans l'immatriculation. » Avant de conclure, le même directeur a fait observer qu'une « nette régression des indicateurs de l'insécurité routière en Algérie a été constatée en 2015 et durant les neuf mois de 2016 ». « Le chiffre est, certes, alarmant, mais il n'y a eu pas une explosion de la sinistralité. Le phénomène est relativement maîtrisé. Il suffit de trouver des solutions d'excellence dans ce domaine », a-t-il dit en indiquant que durant cette période, le nombre des décès a reculé de 12% et celui des blessés de 20%.