La 11e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), prévue jusqu'au 2 décembre prochain, a débuté, hier en début d'après-midi, au TNA. C'est la pièce « El Iskafia » du théâtre régional de Skikda qui a ouvert le bal. Adaptée de l'œuvre éponyme du dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca, « La Savetière prodigieuse » combine les éléments des deux civilisations andalouse et arabe. Son texte est hautement poétique sur fond de musique mixant le flamenco au raï. L'œuvre est centrée sur la valeur de la fidélité d'une épouse à son mari dans une relation de couple tendue, où la différence d'âge amplifie ce désaccord. La pièce réunit onze comédiens dont six femmes. Elle sera suivie, à raison de deux spectacles par jour (15 et 19h) par 17 pièces de théâtre inscrites pour la compétition. Outre le Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine-Bachtarzi, en lice avec la pièce « Torchaka », 13 autres théâtres régionaux et deux compagnies participent à l'édition. On remarque toutefois l'absence de représentations en langue amazighe. « Boulemhayene » du théâtre régional de Tizi Ouzou, « Louiza » d'Annaba, « Nuit de sang » de Constantine et « El Imbrator » (l'Empereur) de Souk Ahras figurent parmi les pièces en lice. Cette dernière, mise en scène par Mohamed Derbal, est une réécriture de « Les justes » d'Albert Camus. En 90 min, le spectacle raconte l'histoire de quatre résistants à l'occupation de leur terre vivant dans une cache souterraine, où ils préparent un attentat contre l'empereur qui gouverne par la répression, l'injustice et la terreur. Débats après chaque pièce Beaucoup de pièces sont des créations récentes et leurs générales ont eu lieu ces derniers mois. Ainsi, « Nuit de sang » du TRC, écrite par le romancier Habib Sayah et mise en scène par Karim Boudchiche, nous replonge à travers une succession de scènes dans les années 1990, dévoilant les séquelles de la décennie noire sur notre société. Elle dépeint une période de l'histoire du pays où la violence l'a remporté sur le dialogue. Les amoureux du 4e art pourront découvrir « Boulemhayene », aujourd'hui, lors d'une première séance. Ecrite et jouée en arabe dialectal, c'est une œuvre d'un comédien du TR Oran, Mohamed Addar. Elle sera suivie de « Chaka Zulu » produite par le théâtre régional de Guelma. Demain, ce sera au tour des troupes des théâtres régionaux de Saïda et Mascara. Elles joueront successivement « Moussousarama » et « Carte postale ». Chaque pièce sera suivie d'un débat au club Mohamed-Benguettaf. Quatre spectacles, dont le monologue « Hna Hakda » du metteur en scène Toufik Mezghache, seront présentés hors compétition à la salle de cinéma Casino (Ech Chabab actuellement), restaurée ces dernières années par la commune d'Alger-Centre. En marge des représentations, des conférences et des rencontres sur la critique, la mise en scène et le théâtre universitaire sont au programme du festival. Une rencontre organisée en collaboration avec l'Université d'Alger est consacrée aux procédés de mise en scène dans le théâtre algérien comparé aux autres théâtres dans le monde, selon les organisateurs.