Depuis l'adoption par l'Opep de l'accord d'Alger relatif à la baisse de production du pétrole, les prix du brut connaissent un mouvement vers la hausse. Mercredi dernier, le jour où cet accord a été adopté, les prix du pétrole ont remonté jusqu'à 50 dollars pour connaître un pic, le lendemain, à plus de 54 dollars pour le brent et à plus de 51,80 dollars pour le WTI. Hier, les prix ont connu une légère baisse, rapporte l'APS, à 52,89 dollars pour le brent et à 50,23 dollars pour le WTI. Les experts s'accordent à dire que si le baril se maintient à plus de 50 dollars, le déficit budgétaire sera réduit d'au moins un tiers. L'accord, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2017, intervient pour aider l'industrie pétrolière à revenir à l'investissement et sécuriser l'offre sur le moyen et long terme. La durée de cet accord sera de six mois renouvelable pour prendre en considération les conditions du marché et ses perspectives. Concernant le partage de la baisse de production, l'Arabie saoudite réduira la sienne de 486.000 barils/jour, l'Irak de 210.000 b/j, les Emirats arabe unis de 139.000 b/j et le Koweït de 131.000 b/j. L'Iran procédera à une baisse de 90.000 barils/jour par rapport à son niveau de production en octobre dernier. Cette dernière a exprimé sa satisfaction quant à cet accord, le qualifiant « d'interaction positive » entre les Etats membres. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a affirmé que la décision des Etats membres de l'Opep a prouvé qu'en dépit de la concurrence et des graves divergences politiques qui existent entre les membres, il y a encore de la coopération et des interactions. La Libye et le Nigeria ne sont pas concernés par une réduction de leur production. Mais cela n'aura pas un grand impact sur l'accord, selon l'expert algérien en énergie, Tewfik Hasni, car la production pétrolière mondiale est réalisée à plus de 60% par les pays non membres de l'Opep. L'Algérie vivement saluée par l'Opep L'Algérie réduira, pour sa part, de 50.000 b/j sur une production de 1,089 million b/j en octobre. L'Opep a ainsi exprimé sa profonde gratitude à l'Algérie, au ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, et à Mohamed Hamel, gouverneur de l'Algérie au sein de l'Opep, pour leur contribution exceptionnelle à la mise en œuvre de l'accord d'Alger. L'accord obtenu mercredi dernier, selon le président de l'Opep, a été atteint après de larges consultations et compromis avec les principaux pays non membres de l'Opep dont la Russie, qui vont contribuer à réduire leur production de 600.000 b/jour. La Russie a accepté de réduire sa production de 300.000 b/j au premier semestre de 2017 de manière progressive dans des délais serrés, sur la base des possibilités techniques. « La Russie se conformera à son niveau de limitation de production à condition que l'Opep adhère totalement à son accord. Nos négociations avec les pays non membres de l'Opep nous permettent également d'espérer que plusieurs pays se joindront à l'accord avec la contribution globale limitant la production à 300.000 b/j », a affirmé le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. La réunion ministérielle de l'Opep a aussi décidé de mettre en place un comité ministériel de cinq pays chargé du suivi de la mise en œuvre de cet accord. Présidée par le Koweït, cette instance compte l'Algérie et le Venezuela ainsi que des représentants de deux pays hors Opep. La réunion a également convenu de mettre en place un cadre de coopération Opep-non Opep sur une base régulière et durable. Durant la réunion de l'Opep, Khalid Al Falih, ministre saoudien de l'Energie, a été élu président de la Conférence ministérielle pour un an dès le 1er janvier 2017 et qui sera assisté par Suhail Mohamed Al Mazrouei, ministre émirati de l'Energie. La Conférence a, en outre, nommé Estevao Pedro, gouverneur pour l'Angola, président du Conseil des gouverneurs de l'Opep pour 2017. La prochaine réunion ordinaire de cette Organisation se tiendra à Vienne le 25 mai 2017.