Quelque 6,4 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour rendre leur verdict sur le second tour de l'élection du président de la République, opposant l'écologiste Alexander Van der Bellen au vice-président du Parlement et dirigeant du parti d'extrême droite, Norbert Hofer. Le scrutin dont les résultats ne seront pas proclamés avant lundi, s'annonce serré. Le scénario de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite et, pour la première fois, de son accession à la présidence d'un Etat de l'Union européenne, est sérieusement envisagé. Six mois après le Brexit et un mois après la consécration du républicain Donald Trump, la poussée du camp populiste est à l'épreuve des urnes, d'autant que parallèlement l'Italie se prononce sur une réforme constitutionnelle. L'enjeu est « la direction que l'Autriche va prendre (...) comment nous voyons notre avenir (...) et comment nous voulons être vus par le monde », a résumé lors de sa dernière intervention l'écologiste Van der Bellen. Le dirigeant du Parti de la liberté (FPÖ), Norbert Hofer, a pour sa part appelé les électeurs à « se débarrasser » d'un « système poussiéreux », sans plaider ouvertement pour un « Öxit », une sortie de l'Autriche de l'UE. A l'image d'autres partis populistes européens, le FPÖ se présente comme une alternative aux formations politiques traditionnelles, fragilisées par l'élimination au premier tour des partis social-démocrate SPÖ et chrétien-démocrate ÖVP. Une élection de Norbert Hofer serait perçue comme un signe encourageant par les partis alliés du FPÖ au niveau européen, le Front national en France ou le parti pour la Liberté de Geert Wilder aux Pays-Bas, deux pays où se tiendront des élections législatives en 2017.