Pénurie n Une crise aiguë de ciment risque de paralyser des centaines de chantiers à travers le territoire national et d'induire des retards dans la livraison des projets. Malgré la décision du gouvernement d'importer un million de tonnes de ciment pour mettre fin au problème de la spéculation, de la pénurie, et à l'augmentation vertigineuse du prix de ciment, la situation est toujours tendue dans le secteur du BTPH. «Nous attendons» un million de tonnes de ciment «avec impatience depuis le mois d'avril dernier, mais jusqu'à présent nous n'avons rien vu venir», s'est indigné, hier, le président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), lors d'un point de presse tenu au siège de cette union situé à Garidi (Kouba). Selon Ahmed Bengaoud, les trois usines de ciment existant dans notre pays, en l'occurrence les cimenteries de Sour El-Ghozlane, Meftah et Chlef peuvent produire une quantité suffisante de ce matériau pour couvrir les besoins nationaux en ce matériau primordial pour les chantiers nationaux. Selon lui, la source de ce problème réside dans la mauvaise gestion des usines, qui programment leur période de maintenance dans des moments inopportuns de l'année (été) et toutes à la même période, créant ainsi une pénurie qui favorise la spéculation et toutes sortes de surenchères. «On ne peut pas développer le secteur du BTPH sans stabilité, il faut trouver de vraies solutions à ce problème qui perdure depuis de longs mois», a réclamé M. Bengaoud. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour mettre fin à cette crise, notamment par la définition de la marge bénéficiaire de chaque intervenant, les problèmes de la cherté de ce matériau et de sa rareté sont toujours posés. Ainsi les mesures prises semblent vaines devant les spéculateurs qui ne reculent devant rien quant il s'agit de gain facile. Le sac de ciment cédé à 230 DA au niveau des unités de production et à 260 DA au niveau des unités de distribution, est ainsi cédé depuis plusieurs mois entre 600 et 700 DA chez les détaillants et au marché noir. «Il faut un contrôle strict des quantités de ciment qui sortent des usines, il faut connaître les vraies destinations de ces quantités, vu que certains entrepreneurs font du business avec ce matériau de plus en plus rare», a estimé le président de l'UNEP. Ce dernier a, par ailleurs, évoqué le manque de sable au niveau des sablières, créant ainsi un second problème qui a aggravé la situation au niveau des chantiers, dont certains sont à l'arrêt depuis plusieurs mois. Dans ce contexte, il a souligné que les pouvoirs publics n'offrent plus, depuis plusieurs semaines, des autorisations d'extraction de sable dans les régions de Boumerdès et Tizi Ouzou, paralysant ainsi plusieurs chantiers et induisant des retards dans la livraison des projets.