Une convention a été signée, jeudi dernier, entre le Centre national de la prévention routière (CNPR) et la Société algérienne de médecine du sommeil en marge des travaux du 3e Congrès du sommeil tenu au Hilton d'Alger sous le slogan « Bien dormir pour bien vivre ». Ce partenariat permet, selon le directeur général du CNPR, Ahmed Naït El-Hocine, « d'établir des statistiques et des informations fiables pour mieux appréhender le phénomène de perturbation du sommeil ». Pour le DG du CNPR, « les statistiques établies durant les 10 premières mois de l'année en cours révèlent que 10 % des 2.510 sinistres enregistrés sont dues à la fatigue et que celle-ci est la cause de la somnolence au volant ». Présentant sa communication relative à « l'accidentologie en Algérie : statistiques, législation, programme de prévention », lors de cette rencontre de deux jours en présence d'experts venus du Maroc, de France et d'Espagne, le DG du CNPR, Ahmed Naït El-Hocine, a appelé à classifier les maladies du sommeil dans la même catégorie que les stupéfiants et l'alcool vu leur dangerosité. Pour lui, « la prise en compte de la somnolence au volant sera un pas en avant pour la sécurité sur nos routes ». Dans ce sens, l'orateur a estimé qu'il est « primordial d'insérer un article dans le code de la route pour interdire la conduite en état de somnolence avec renforcement des sanctions et l'insertion de la notion de somnolence dans la formation des formateurs des auto-écoles ». La maladie du sommeil est étudiée et traitée par des médecins de différentes spécialités. Car le manque de sommeil a comme effet le manque de concentration, l'obésité, les sautes d'humeur, le diabète de type 2 et la dépression. L'intérêt s'est fait sentir avec « la perte durant les 103 dernières années, de 77 minutes de sommeil avec une moyenne de 0,75 minute par an. Et ce en raison notamment des conditions de travail et de l'utilisation des nouvelles technologies et d'Internet », a affirmé Patricia Franco de la faculté de médecine de Lyon-Est. De son côté, le Pr Hélène Bastuji a mis en garde contre la privation du sommeil dont« il faut s'en méfier ». Point de vue partagé par le Dr Fouzia Kadiri (Maroc) qui a appelé à renforcer le contrôle des conducteurs notamment ceux des poids lourds et des transports en commun ou scolaires. Evoquant l'expérience de son pays, Kadiri a souligné les difficultés rencontrées pour faire comprendre la thématique de la privation du sommeil et son effet sur la sécurité routière. Des efforts ont été consentis et des résultats commencent à être enregistrés avec l'application de la réglementation des pictogrammes en 2017. Lors de la deuxième journée des travaux, les participants ont traité de la relation hypertension artérielle et syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil et l'obstruction nasale.