Moins de cinq mois après l'échec du putsch du 15 juillet dernier, le parti au pouvoir, AKP, a soumis, hier, au Parlement, une proposition de réforme constitutionnelle. Celle-ci vise à renforcer les prérogatives du président Recep Tayyip Erdogan. « Nous allons présenter notre proposition de réforme de la Constitution demain à la Grande Assemblée nationale de Turquie », a déclaré, vendredi dernier, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, lors d'un discours à Zonguldak (nord-ouest). Le texte d'une vingtaine d'articles prévoit le transfert de l'essentiel du pouvoir exécutif du Premier ministre au président de la République, une fonction essentiellement honorifique dans l'état actuel de la Constitution. Une consultation populaire pourrait se tenir dès le mois de mars 2017, a déclaré le vice-Premier ministre, Nurettin Canikli, dans un entretien à la chaîne A Haber vendredi. Ce texte doit recueillir l'aval d'au moins 330 députés (sur 550) pour pouvoir être soumis à un référendum. L'AKP et la formation de droite nationaliste, MHP, qui soutient le texte, totalisent ensemble 355 voix à l'hémicycle. Cette réforme inquiète ses opposants qui accusent le président de dérive autoritaire.