Une plateforme de données pour la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et transfrontalier sera mise en place à l'horizon 2020, a fait savoir, hier, le nouveau secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock, lors de la huitième réunion des bureaux centraux d'Interpol des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena). « Dans ce cadre, l'Algérie, qui a une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, est sollicitée pour enrichir cette plateforme. D'autant que c'est l'un des pays qui utilisent d'une façon très positive la banque de données d'Interpol dans le cadre de la lute contre le crime. Nous allons nous réunir avec la police algérienne le mois prochain pour établir un plan de travail autour de cette question », a-t-il signalé, assurant que l'organisation de cette réunion en Algérie traduit la reconnaissance d'Interpol envers cette dernière pour les efforts qu'elle fournit dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Interpol, dans sa feuille de route de 2020, à l'initiative de son nouveau SG, vise une réforme approfondie en faveur de la bonne gouvernance, des partenariats stratégiques, des technologies innovantes, et ce, en adaptation avec la nouvelle architecture policière mondiale. Le directeur de la police juridique, Ali Ferrag, qui représentait le DGSN Abdelghani Hamel, a qualifié cette feuille de route de « saut qualitatif » dans la quête d'Interpol d'une nouvelle architecture policière mondiale qui soit adaptée, d'une part, aux défis actuels en matière de sécurité et qui renforce, d'autre part, les partenariats stratégiques avec les organisations régionales. Toujours dans ce contexte, il signalera que, vu les profondes mutations que connaît le monde, Interpol devra penser à revoir ses cadres réglementaires et élargir son champ d'action. « Renforcer ses capacités techniques, scientifiques ainsi que ses ressources humaines dans le but d'identifier davantage les priorités en matière de sécurité et mettre en œuvre une stratégie organisée dans la lutte contre le crime », dit-il. Pour Ferrag, cette idée d'une stratégie unifiée constitue déjà un mécanisme de prévention et de lutte. Surtout dans la région Mena où, d'après lui, les crises sécuritaires, l'absence d'une bonne gouvernance et le terrorisme international rendent difficile la lutte contre la criminalité. « Les efforts fournis au niveau international restent limités dans le cadre de cette lutte, les résultats n'étant pas très probants. La population dans la région reste prisonnière des intérêts géostratégiques », constate-t-il. Le SG d'Interpol a insisté, dans ce registre, sur l'importance du rôle des bureaux centraux de cette organisation dans la région Mena pour faire face aux menaces criminelles. Il a appelé également à l'adaptation des cadres réglementaires dans la région au contexte sécuritaire actuel, qui garantit une coopération unifiée et coordonnée dans la lutte contre la criminalité. « Afripol, que nous allons soutenir une fois qu'il sera opérationnel, sera un support de la plus haute importance dans la lutte contre le crime, non seulement en Afrique mais aussi dans le monde entier », assure-t-il. Evoquant l'Algérie, le directeur de la police judiciaire a soutenu que l'Algérie a mis en œuvre une stratégie globale dans le domaine de la sûreté qui lui a permis de préserver ses priorités sécuritaires nationales, tout en s'inscrivant dans une coordination internationale pour la lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Tout en rappelant, par ailleurs, la révision de la loi relative à la police suivant l'évolution dans le secteur de la sûreté, il relève l'approche anticipatrice de l'Algérie dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le crime organisé, en modernisant ses structures de sécurité et favorisant la police de proximité.