L'Algérie a connu beaucoup de catastrophes naturelles, d'où les efforts consentis par l'Etat en matière de législation concernant la prévention des risques majeurs et l'intervention en cas de catastrophes. Dans ce contexte, un nouveau règlement parasismique adapté (RPA) paraîtra au courant de l'année 2017. C'est ce qu'a annoncé, hier à Boumerdès, le délégué national aux risques majeurs, Tahar Melizi, à l'occasion d'une rencontre régionale consacrée aux risques majeurs. Cette structure, qui dépend du ministère de l'Intérieur et des Collectivités, est chargée, selon lui, de l'évaluation et de la coordination concernant tout ce qui a trait à ces risques. L'objectif de cette rencontre est de sensibiliser et d'informer les responsables locaux et tous les directeurs de l'exécutif sur les risques majeurs en « les préparant à prendre leurs responsabilités en coordination avec toutes les parties concernées parce qu'ils sont tenus de protéger les personnes et leurs biens et d'apporter les secours nécessaires en cas de catastrophe. Ils sont donc tenus de connaître la politique nationale en matière de prévention et de prise en charge », a indiqué Melizi. Un décret exécutif relatif au plan orsec portant intervention et secours est également fin prêt. Il va réviser l'ancien décret datant de 1985. Chacun des intervenants au niveau national, wilayal, communal et sites sensibles doit prendre ses responsabilités conformément à ce décret, a-t-il fait savoir, en précisant que chaque partie doit détenir son plan orsec pour intervenir en cas de catastrophe naturelle et avec une bonne gouvernance. La cartographie des zones inondables, un projet initié par le ministère des Ressources en eau, est lui aussi en cours de réalisation. Il est à un stade avancé, et bientôt toutes les régions à risque seront répertoriées et connues, d'après la même source. Le directeur du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), Mohamed Belazougui, a fait savoir que l'Algérie est le seul pays africain et arabe à disposer d'un règlement parasismique d'application obligatoire. Le premier moyen de prévention des risques sismiques est, dit-il, le règlement de construction qui résout les problèmes de conception et de calcul mais qui ne résout pas les problèmes de réalisation. Sur le terrain, il faut appliquer des règles techniques de construction dans l'exécution des ouvrages en béton armé, en métal, en bois... Mais le problème qui se pose, selon lui, est que les règles parasismiques sont appliquées quand il y a le contrôle des services du CTC « mais celui-ci n'est pas généralisé, il s'applique quand il y a un architecte, un entrepreneur, un ensemble de constructions qui doivent prendre l'assurance décennale pour faire face à la garantie », a-t-il indiqué. Autrement dit, en cas de dégâts importants ou d'effondrement dus au non-respect des règles de construction pendant dix années après la réception définitive de l'ouvrage, ils doivent dédommager le maître d'ouvrage. Aussi, Belazougui a mis en garde contre les étages souples qui ne peuvent pas résister à un séisme de forte magnitude, préconisant d'introduire des voiles en béton armé et ne pas se contenter de poteaux. L'effondrement des bâtisses lors du séisme de Boumerdès en 2003 est dû au manque de cloisonnement au niveau des étages inférieurs et au rez-de-chaussée, a-t-il souligné.