Alep retrouve le calme et l'espoir. Hier, la reprise de l'évacuation de civils et des combattants, interrompue de-puis vendredi, a été an-noncée par l'agence de presse officielle syrienne Sana et confirmée par un responsable rebelle, à l'issue d'un nouvel accord organisant le départ du réduit d'Alep-Est et des villes de Zabadani et Madayan mené simultanément avec la sortie des personnes assiégées dans les deux localités chiites de Foua et Kafraya, dans la province d'Idlib (nord-ouest). Le processus a failli dégénérer à la suite de l'attaque des rebelles incendiant la vingtaine de bus qui s'apprêtaient à entrer à Foua et Kafraya. Des divergences ont opposé les partisans de Fath Al- Cham, qui ont rejeté l'accord et ceux d'Ahrar Al Cham plutôt favorables. Mais l'évacuation a repris après des contacts intensifs menés dimanche dernier entre des représentants de la Russie, de la Turquie et de l'Iran. Plus de 3.000 personnes ont pu ainsi quitter Alep-Est, selon Ahmad al-Dbis, chef d'une unité de médecins et de volontaires qui coordonnent les évacuations. Ils sont arrivés en territoire contrôlé par les insurgés, à l'ouest de la deuxième ville de Syrie, dans deux convois d'une vingtaine de bus chacun. Les bonnes nouvelles d'Alep-Est ont été confortées par le compromis arraché au Conseil de sécurité, à l'issue de longues consultations à huis clos. La Russie se refuse désormais à utiliser son droit de veto au texte français soumis à un amendement qui constitue, selon l'ambassadeur français, François Delattre, un « terrain d'entente ». La résolution évoque, en effet, « une évacuation dans la dignité et la sécurité des civils ». L'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a estimé qu'il s'agissait « d'un bon texte ». De son côté, l'ambassadrice américaine, Samantha Power, a cette fois affirmé s'attendre à un « vote unanime ». Dans la dernière mouture, il est demandé « à l'ONU et à d'autres institutions pertinentes de superviser de manière adéquate et neutre et de surveiller directement les évacuations des quartiers est d'Alep ». Par ailleurs, au centre de la réunion des ministres des Affaires étrangères, la situation dramatique d'Alep traduit l'état léthargique du monde arabe frappé de désunion, d'isolement et d'impuissance.