Pour la première fois depuis près de six mois, soixante-dix camions ont livré dimanche 25 septembre de l'aide humanitaire à quatre localités assiégées de Syrie, rapporte le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Ces localités sont Madaya et Zabdani près de Damas et les villages d'Al Foua et Kefraya dans la province d'Idlib. Madaya, près de la frontière libanaise, compte environ 40 000 habitants assiégés par les forces loyalistes depuis six mois. Un millier de personnes vivent encore à Zabadani. Kefraya et Al Foua, dont le nombre total d'habitants est évalué à environ 20 000 par les Nations unies, sont encerclées par les rebelles depuis avril 2015. Les opérations humanitaires des Nations unies en Syrie ont repris jeudi après avoir été suspendues pendant 48 heures à la suite de l'attaque d'un convoi de 31 camions trois jours plutôt à Ourm al Koubra, à l'ouest d'Alep. Le raid a coûté la vie à une vingtaine de civils dont le chef du bureau local du Croissant-Rouge et détruit un entrepôt. Moscou sur le banc des accusés A la demande des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) s'est réuni d'urgence à New York afin de stopper l'offensive aérienne lancée vendredi par le régime et la Russie pour faire tomber les quartiers insurgés d'Alep. Lors de la réunion, l'ambassadrice américaine Samantha Power a eu des mots très durs pour Moscou, parrain avec Washington du processus diplomatique en Syrie actuellement dans l'impasse. «Ce que la Russie soutient et fait (à Alep), ce n'est pas de la lutte anti-terrorisme, c'est de la barbarie», a-t-elle lancé, rejetant ainsi le principal argument russe. Moscou «abuse du privilège historique» d'être membre permanent du Conseil avec droit de veto, a-t-elle affirmé. «L'histoire ne sera pas tendre avec les pays du Conseil qui restent silencieux face à ce carnage.» Son homologue russe Vitali Tchourkine a rejeté la responsabilité de l'impasse sur la coalition internationale conduite par Washington. «Des centaines de groupes ont été armés, le pays a été bombardé sans discernement», a-t-il dit. «Dans ces conditions ramener la paix est désormais une tâche presque impossible.» Mais il n'a pas fermé la porte à un rétablissement de la trêve, mais à condition, a-t-il ajouté, qu'il s'agisse d'un effort «collectif» et pas seulement de la part de Moscou.