La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a renoncé à réduire la durée des vacances scolaires d'hiver. Dans un communiqué rendu public, hier, le ministère a annoncé que « les vacances d'hiver pour l'année scolaire 2016-2017 débuteront à partir de l'après-midi de mardi (hier, ndlr) jusqu'au matin du 8 janvier prochain ». « Concernant les vacances d'hiver pour l'année scolaire 2016-2017, un changement est intervenu pour cette année, puisque les vacances débuteront à partir de cet après-midi (hier, ndlr) jusqu'au matin du 8 janvier prochain », lit-on dans le document. Celles-ci étaient initialement programmées du 25 décembre au 2 janvier 2017. Cette décision a été prise après la protestation des élèves contre la réduction de la durée des vacances scolaires, notamment dans quelques lycées à Bejaïa, Bordj Bou-Arréridj et Alger. Dernièrement, Nouria Benghebrit a soutenu que la durée des vacances scolaires d'hiver n'est pas écourtée de façon anarchique, mais sur la base d'une étude comparative entre l'Algérie et d'autres pays, afin d'adapter celles-ci aux critères internationaux. Ce revirement de dernière minute a surpris les syndicats autonomes. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a estimé que celle-ci (décision) a été prise dans la précipitation. « Le ministère navigue à vue », a-t-il estimé. Il a regretté le manque de concertation entre la tutelle et les partenaires sociaux dans la prise de décisions. Notre interlocuteur a indiqué que ce changement est un « bonus » pour les élèves. Il dit que le ministère a cédé suite au mécontentement des élèves qui sont sortis dans la rue, notamment à Bejaïa, contre la réduction du temps consacré aux vacances scolaires d'hiver qui passe de 15 à 10 jours. « Il est fort probable que cette décision soit motivée par le souci du département de Benghebrit de préserver la paix sociale », a-t-il estimé. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, a estimé que ce changement est le résultat de décisions unilatérales du ministère. « Le ministère a pris des décisions sans consulter les partenaires sociaux. Celles-ci sont souvent à l'encontre des intérêts de l'élève », a-t-il estimé. « C'est malheureux de voir la ministre reculer sous la pression des élèves », a-t-il regretté. De son côté, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, a souligné que cette décision est « sage ». Il a souligné que le ministère a coupé l'herbe sous les pieds des perturbateurs qui veulent créer la zizanie. Il a ajouté que le ministère a, par cette décision, étouffé dans l'œuf la protestation des élèves. Selon lui, « ils sont victimes de manipulation ». Toutefois, il a fait savoir que les parents d'élèves sont « contre » cette décision. Pour lui, celle-ci ne servira pas l'intérêt de l'élève. Il a expliqué que la réduction à 10 jours des vacances d'hiver aurait pu servir à rattraper le retard enregistré dans l'avancement du programme scolaire, suite à la grève de certains syndicats.