Les délégués du pouvoir et de l'opposition négociant un accord pour sortir la République démocratique du Congo de la crise née du maintien en fonctions du président Joseph Kabila se sont séparés, samedi à l'aube, sans être parvenus à s'entendre. Les délégués ont quitté la salle du Centre interdiocésain de Kinshasa après une nuit de discussions sous l'égide des évêques catholiques assurant la médiation de ces pourparlers. « Les travaux sont pratiquement finis, il nous reste le toilettage puis la signature de l'accord », a déclaré Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo après la levée de la séance. « Nous avons travaillé toute la nuit, le gros du travail est accompli », dit-il. Cet optimisme était loin d'être partagé, et le flou régnait sur la suite du programme des négociations. « Tout bloque encore sur la question de la gestion des affaires publiques pendant la période de transition », a déclaré François Muamba, délégué de l'opposition. Deux délégués de l'opposition ont évoqué une reprise imminente des négociations. Aucun des délégués du camp de la majorité présidentielle n'a souhaité faire la moindre déclaration. Mercredi, à la reprise des négociations, Mgr Utembi avait adressé un ultimatum à la classe politique, l'enjoignant de trouver un accord « avant Noël », faute de quoi les évêques tireraient « toutes les conséquences qui s'imposent ». Selon les grandes lignes de l'accord qui semblaient avoir été convenues jeudi soir, le texte en gestation prévoit l'instauration d'une période de transition permettant à Kabila de rester au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur, à l'issue d'un scrutin qui devra être tenu « fin 2017 ». Le mandat de Kabila s'est achevé mardi dernier dans un climat de violence. La Constitution lui interdit de se représenter.