Un cessez-le-feu global en Syrie entre gouvernement et rebelles est entré en vigueur jeudi dernier à minuit, en vertu d'un accord conclu sous l'égide de la Russie et de la Turquie qui pourrait marquer un tournant après plus de cinq ans de conflit. L'accord, qui exclut les groupes terroristes à l'image de Daech, avait été annoncé dans la journée par le président Vladimir Poutine et confirmé par l'armée syrienne et l'opposition. « Trois documents ont été signés : un premier entre le gouvernement et l'opposition armée sur un cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire syrien », et le deuxième sur des mesures visant à contrôler le respect de la trêve, a indiqué Poutine. « Le troisième est une déclaration sur la volonté (des parties en conflit) de lancer des négociations de paix », a-t-il poursuivi. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient les rebelles, a qualifié cet accord d'« opportunité historique » pour mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Cette guerre, qualifiée de « cancer à l'échelle mondiale » par le futur patron de l'ONU, Antonio Guterres, a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés. Le président syrien Bachar Al-Assad a promis de respecter le récent accord de cessez-le-feu au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue russe. Son chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a estimé que ce cessez-le-feu offrait une « véritable opportunité » pour trouver « une solution politique » au conflit. Selon la Russie, le cessez-le-feu a été approuvé par « les principales forces » de la rébellion. Au total, sept groupes rebelles, dont le puissant Ahrar al-Cham, ont signé. Depuis le début de la guerre en mars 2011, plusieurs cessez-le-feu négociés par Washington et Moscou ont rapidement volé en éclats. Les Etats-Unis, jusque-là en désaccord continu avec la Russie sur le conflit syrien et qui attendent l'arrivée prochaine à la Maison Blanche de Donald Trump, ont été écartés de ces négociations. Ils ont malgré tout salué « une évolution positive ». Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a précisé que ces discussions devraient avoir lieu probablement en janvier 2017. « Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre d'Astana », a-t-il dit sans préciser quels groupes de l'opposition y participeraient en face d'émissaires du régime, sous le patronage de la Russie, de la Turquie et de l'Iran.