Abdelhamid Kermali et Hamid Zouba (ex-joueurs de l'équipe FLN et ex-coachs des Verts) Deux noms, deux vedettes, mais aussi «deux coaches en 1» qui ont tout donné pour les Verts et les clubs algériens qu'ils ont entraînés. Kermali : «Museler les vedettes adverses» Rencontré samedi dernier à Sétif, le coach ayant remporté le seul titre majeur, la coupe d'Afrique des nations en 1990, Abdelhamid Kermali, 80 ans, n'a pas lâché pied malgré une fatigue qui l'a sérieusement affaibli. Le coach qui est passe à 5 reprises à la barre technique des Verts (souvent avec Zouba d'où le sobriquet du «tandem pompier») parle d'un match entre professionnels où la moindre erreur se paye cash. « D'abord, il faut museler les vedettes, surtout les attaquants, marocaines et manifester une grande solidarité compartimentale pour rester en position de pressing. L'appui-soutien devra être appliqué soigneusement tout en évitant de rentrer dans le jeu de l'adversaire ou de suivre son rythme. Il faut rester patient même si on tarde à score. Il est aussi important de presser haut face à des Marocains redoutables sur le contre et la relance de loin. Cette vue est personnelle. Je pense que le score sera serré », a déclaré, très émotif, cheïkh Kermali. Zouba : «Eviter le jeu à l'abordage» L'allure encore svelte, Hamid Zouba, à 77 ans, se passionne pour cette équipe nationale qu'il avait rejoint en 1958 avant de devenir, par six fois - un record - son coach dans des situations des plus inextricables. Zouba, le coach « pompier », le sauveur en temps de détresse. Zouba reste le seul coach arabo-africain à avoir décroché un triplé (1976) avec le MCA. « Ce n'est qu'un point de vue personnel. D'abord, j'espère que notre équipe gagnera et continuera à engranger le maximum de points pour se qualifier en CAN 2012. C'est important pour l'avenir de cette équipe qui est jeune et qui peut prétendre au mondial 2014 au Brésil. Quant au match contre le Maroc, il est important de ne pas encaisser les premiers pour s'éviter l'énervement et le jeu à l'abordage. Jouer et rester patient, solidaire en s'appliquant au fil du temps. Ne jamais stresser ou paniquer même quand l'adversaire revient dans le match. Ce match n'arrive pas dans le même contexte que celui contre l'Egypte. Demain, les Algériens devront oublier les ratages contre la Tanzanie et la Centrafrique. Même sans match repère depuis le Mondial, Benchikha pourra compter sur la volonté des joueurs et exploiter la force de certains cadres, c'est ce que je schématise par l'habit en « bleu de travail » contre le costard. Ce sera un match à plusieurs facettes et autres rebondissements. L'important, c'est d'oublier la pression et s'éviter le «gonflage» psychologique qui risque de tourner vers la tactique physique improductive. Le coach est appelé à demeurer en état d'alerte dans le repositionnement de son équipe. En une image, c'est l'Algérie qui devra faire le jeu », estime Hamid Zouba qui prévient sur les « tours » de Gerets, capable d'opter pour plusieurs plans tactiques durant le match même.