Photo : Makine F. En trois mois, 8 360 dossiers de demandes de crédits ont été déposés au niveau de l'antenne ANSEJ de Tizi-Ouzou dont le siège se trouve aux ex-Galeries algériennes, la majorité des demandeurs optent pour le crédit véhicule. «Nous recevons entre 500 à 600 personnes par jour» nous dira M. Lamouri le directeur de cette agence. Un engouement sans précédent a été enregistré dans cette agence. Sur place certains craignaient que leurs dossiers soient rejetés vu le nombre impressionnant de postulants. A ce propos, M. Lamouri a tenu à rassurer les jeunes : «tous les dossiers éligibles aux crédits seront accordés» et d'ajouter «nous avons traité et accepté à ce jour plus de 1 200 dossiers, soit une moyenne de 410 dossiers/mois». D'ailleurs un jeune qui venait tout juste de quitter le bureau du directeur de l'agence avait levé les mains en guise de remerciements à Dieu et en poussant un ouf de soulagement : «C'ayez mon dossier a été accepté et le crédit accordé» nous lancera-t-il, avec un grand sourire. Les nombreux jeunes qui étaient présents faisaient preuve de beaucoup de patience et aucun cri de désapprobation ne fusait de la foule compacte. La plupart était là pour déposer des demandes d'acquisition de véhicules pour le transport de marchandises, de voyageurs ou pour la location de véhicules. «Près de 90% des demandes reçues ces derniers temps par notre antenne de Tizi-Ouzou sont pour le transport» soulignera encore M. Lamouri qui ne manquera pas de nous faire part de sa déception de ne pas voir les jeunes s'orienter vers l'outil productif « et ce ne sont pas les produits qui manquent dans notre nomenclature. Les jeunes sont tous versés sur le véhicule». Et d'expliquer : «et dire qu'en matière de véhicules l'ANSEJ est prête à financer des jeunes artisans diplômés dans les métiers du BTPH, du froid et de la mécanique pour l'acquisition d'un véhicule atelier avec un prêt non rémunéré de 500.000 DA, un prêt non rémunéré de 28 ou 29 % selon le montant de l'investissement, une bonification des taux d'intérêts bancaires entre 60 et 95% et un différé de 3 ans pour le remboursement du crédit bancaire ainsi que d'autres avantages. Malgré tout cela ce créneau n'est guère choisi par les jeunes demandeurs». Ainsi, les jeunes ont tous envie d'avoir un véhicule et surtout un crédit sans fournir le moindre effort. D'ailleurs, comme le fera savoir un citoyen B. Ahmed, aujourd'hui à la retraite que nous avons rencontré à l'antenne de l'ANSEJ «ce sont des jeunes qui n'ont jamais travaillé, qui n'ont jamais fourni le moindre effort comment voulez-vous qu'ils demandent des prêts où ils auront à se retrousser les manches et à se lever aux premières lueurs du jour. Ils refusent même d'effectuer des formations. Notre retraité a émis le vœu de voir «les pouvoirs publics injecter tout l'argent qu'ils viennent de mettre à travers ces dispositifs d'emplois et d'insertion des jeunes dans la création de micro-entreprises dans les entreprises publiques pour justement les renflouer et créer ainsi à ces jeunes un emploi stable et durable» car pour lui, «il y a la face cachée du crédit et ses effets pour ceux qui ne pourront pas rembourser». Cependant, les jeunes continuent à affluer vers l'agence ANSEJ de Tizi-Ouzou où ils ont trouvé un personnel disponible et surtout à l'écoute malgré la forte pression qui régnait à longueur de journée.