Photo : Makine F. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, est attendu ce matin dans la wilaya de Tamanrasset pour une visite d'inspection et de travail au cours de laquelle d'importants projets seront inaugurés. La route transsaharienne reliant le chef-lieu de la wilaya et In Guezam, sur un linéaire de 420 km, le pôle urbain Adriane qui regroupe 1.028 logements, la station de contrôle de transfert de l'eau potable, la station de pompage sont entre autres les sites qui feront l'objet de la visite du chef de l'Etat. Cependant, le projet phare, tant attendu par la population de l'extrême-sud et qui sera lancé officiellement, aujourd'hui, par le Président Bouteflika, est celui du transfert de l'eau à partir de la localité de Aïn Salah à la ville de Tam, sur une canalisation de 750 km. Le président de la République procédera, en effet, à l'inauguration de la stèle Illamane, appellation en tergui qui signifie « il y a de l'eau ». La première pierre de ce mégaprojet a été posée, rappelle-t-on, par le chef de l'Etat lors d'une visite effectuée à Tam, le 7 janvier 2008. Messaoud Terra, responsable du département hydraulique au ministère des Ressources en eau, chargé du suivi du projet, a présenté succinctement le projet, hier, à la presse. Le début des opérations de forage liées au transfert remontent, indique ce responsable, aux années 2002 et 2005 et qui ont mené à la découverte de gisements d'eau pour ne citer que celui du village Tinsririne, distant de 300 km environ de la capitale des Touareg. D'autres gisements, et non des moindres, ont été également identifiés dans le sillage de la prospection de l'albienne de Aïn Salah qui s'étend sur une superficie de 750 000 km2, souligne M. Terra. Il affirme que les délais de réalisation de transfert ont été respectés (3 ans) et, mieux encore, «il n'y a pas eu de surcoût», a-t-il soutenu, toute en notant au passage que le projet a nécessité une enveloppe de 197 milliards de dinars. Pour une alimentation sans discontinuité du chef-lieu de la wilaya en eau potable, il cite la performante canalisation suivie dans la mise en œuvre du mégaprojet et qui se compose de deux tuyaux : «la possibilité de voir les deux tuyaux tomber en panne est très réduite». Pour les mêmes besoins de la distribution sans cesse, un réservoir servant du stockage, d'une capacité de 50 000 m3, y est mis sur pied. En termes de perspectives, les besoins en eau potable de la ville de Tam et des centres situés le long du transfert sont estimés à 100 000 m3/j à l'horizon 2050. «Ces besoins correspondent à une population de 340 000 habitants et une dotation unitaire de 265 litres/j par habitant», souligne-t-on. D'après le conférencier, les ressources en eau nécessaires à la satisfaction de ces besoins sont mobilisables au niveau des deux champs captant ; un troisième champ sera délimité pour une éventuelle mobilisation complémentaire. «Actuellement on gère le surplus en eau et non la crise», dira-t-il. Visiblement rassurant du rythme et de la dynamique des travaux, M. Terra prévoit que « Tamanrasset aura son réseau hydraulique moderne, tout comme les grandes villes du nord .»