Sur les cendres fumantes de la doctrine évanescente, décrétant l'unilatéralisme et le recours à la force brutale comme mode de règlement des crises internationaux, l'avènement de l'Amérique d'Obama a mis fin à la dérive impériale sanctionnée par le désastre irakien, la déroute prévisible en Afghanistan et la montée de l'anti-américanisme dans le monde. La voie rédemptrice se pare de vertus appelant au renforcement de l'esprit de solidarité imposé par l'immensité des défis collectifs. «Il est désormais temps pour chacun d'entre nous de prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux», devait préciser Barack Obama. La parenthèse des errements et de l'arrogance est définitivement fermée. «Ceux qui ont l'habitude de réprimander l'Amérique pour son action solitaire dans le monde ne peuvent aujourd'hui rester de côté et attendre que l'Amérique résolve seule tous les problèmes du monde», devait dire le président américain à ses homologues, selon des extraits diffusés par la Maison Blanche. La nouvelle ère de miltilatéralisme à laquelle appelle de ses vœux le patron de la Maison Blanche, attaché aux vertus du dialogue et de «coopération constructive», reflète une perception de l'état des relations internationales qui s'inspirent des enseignements tirés des revers de l'administration précédente qui a sérieusement mis en danger le rôle de leadership mondial des Etats-Unis et ses intérêts stratégiques. La réévaluation s'impose de fait pour tenter de sauver l'Amérique et le système international du naufrage collectif. La prise de conscience se renforce du sentiment qu'il urge de restaurer le système onusien et le consensus mondial pour pallier le déni de légalité fermement dénoncé dans le cas de l'invasion irakienne. A l'ouverture des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU, le secrétaire générale a fait l'exégèse des tares du «système-monde» déficitaire en légitimité et en efficience. «C'est l'heure de replacer le mot «unies» dans l'expression «Nations unies», a-t-il insisté, appelant les 192 Etats membres de l'ONU à «l'unité d'objectif et l'unité d'action» au nom de l'interdépendance réhabilitée et de la communauté d'intérêts imposés par la globalisation des défis. «S'il y a jamais eu un bon moment pour agir dans un esprit multilatéral renouvelé, c'est bien maintenant», a déclaré M. Ban ki-Moon.